Suite à une entrée remarquable dans la Ligue Magnus qui a vu leur parcours s’arrêter en quart de finale, l’équipe des Spartiates de Marseille, sous l’égide de leur président Eric Lagache, affiche désormais une ambition claire: s’établir durablement au sommet de l’élite du hockey sur glace en France.
Participer au championnat de Ligue Magnus n’était pas une victoire assurée pour le club. L’équipe de Mulhouse ayant dû s’écarter de la compétition après une dissolution juridique, le projet porté par les Spartiates de Marseille a été, contre toute attente, approuvé. Cette toute première participation au sommet du hockey français a débouché sur un parcours remarquable pour l’équipe des Bouches-du-Rhône. Sous la houlette de Luc Tardif Jr, les joueurs ont remporté 23 matchs pour 21 défaites, se hissant ainsi à la cinquième position du classement de la saison régulière et décrochant leur place pour les phases finales.
« A deux doigts d’atteindre les demi-finales de Ligue Magnus », c’est ainsi qu’Eric Lagache, le président de l’équipe, a résumé la performance de ses joueurs lors d’une entrevue avec L’Équipe. La préparation de l’équipe a connu des difficultés, due à une montée en grade officialisée tardivement. « L’été dernier, en décidant de jouer en Ligue Magnus, Jonathan Zwikel, Luc Tardif Jr et moi étions conscients du pari risqué que nous prenions, confie-t-il. Il était impensable de faire marche arrière, ce serait synonyme de mettre fin au hockey sur glace à Marseille. » Selon Lagache, son équipe a bénéficié d’une certaine clémence du destin tout au long de la saison.
Lagache : « Nous sommes encore jeunes »
Cependant, ce coup du sort ne l’a pas empêché de viser plus haut pour l’avenir. « Nous envisageons maintenant d’ajouter un étage à notre fusée », a-t-il révélé, anticipant une augmentation du budget à 2,5 millions d’euros pour la prochaine saison contre 1,6 million cette année. « Tout va dépendre de l’accueil de notre performance par les sponsors et les partenaires institutionnels », note-t-il.
La puissance des sponsors sera probablement plus conséquente. Il y a aussi cette envie de construire une base de supporters fidèles à Marseille, alors que les trois matchs de play-offs contre Bordeaux ont attiré en moyenne 4800 spectateurs. « Il faut se rendre à l’évidence, nous en sommes à nos débuts. Le club a douze ans d’existence et nous venons de terminer notre première année en Ligue Magnus, un peu par hasard », souligne Lagache. La composition d’équipe évoluera certainement sous la direction de Luc Tardif Jr, mais l’objectif est de maintenir une certaine continuité.
Lagache rêve d’un triomphe en Coupe de France
« Nous voulons préserver cet esprit de solidarité qui a été notre clé de voûte cette saison exceptionnelle, qu’elle continue à nous distinguer », affirme-t-il. « Le hockey reflète parfaitement l’esprit combatif de Marseille : la ténacité, l’acharnement. Il est crucial de maintenir cet esprit. » Mais un objectif trotte dans la tête de Lagache : conduire les supporters marseillais à Paris pour la finale de la Coupe de France. « C’est l’ambition de tout président de Ligue Magnus, confie-t-il.
Ce voyage serait le couronnement de la popularité que nous avons évoquée. Et ce, à portée de main, en seulement quatre matchs. » Il prend exemple sur Dunkerque, une équipe de Division 1, qui a marqué les esprits en se rendant à la finale cette année. « Leur présence a fait vibrer Bercy comme jamais auparavant, grâce à une culture de supporters très vivante. Cela prouve que l’ampleur de la ville n’est pas le seul facteur de mobilisation massive. » Lagache est persuadé que le hockey sur glace dispose d’un potentiel de croissance inexploré, bien qu’il reconnaisse une évolution au cours des dernières années.