Kevin Mayer: Frayeur majeure lors de la compétition

Kevin Mayer poursuit de manière optimale son chemin vers une qualification pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Cependant, lors des championnats d’Europe à Rome ce mardi, un moment particulièrement angoissant l’attendait lors de son épreuve du saut à la perche.

En observant Kevin Mayer surmonter triomphalement les obstacles, il était presque invraisemblable d’imaginer que plus tôt dans la journée, il avait failli être défait par une hauteur de 5 mètres, a priori aisée pour un athlète de son calibre. Néanmoins, le détenteur de deux médailles d’argent olympiques, qui n’a pas encore décroché sa place pour les Olympiades de Paris 2024, avait l’objectif précis de se qualifier justement cette semaine, durant les championnats d’Europe qui se déroulent à Rome. Ce mardi après-midi, lors de l’épreuve de saut à la perche, la huitième sur les dix du décathlon, il s’est trouvé au bord d’un énorme désenchantement.

Kevin Mayer, originaire d’Île-de-France, affiche une meilleure marque de 5,45 m en compétition en plein air et de 5,60 m en salle. Fort de ces performances, il a délibérément choisi de débuter le concours à 5 mètres, ce qui impliquait d’attendre près d’une heure avant son premier saut. Cette décision s’est presque retournée contre lui. À l’instar de ce qu’il avait connu aux Mondiaux de Londres en 2017, Mayer a échoué à ses deux premières tentatives, chaque fois en effleurant la barre. Tout comme à Londres, il était dos au mur, confronté à l’immense défi de ne pas céder sous la pression de devoir réussir son dernier essai, sous peine de voir s’envoler ses espoirs de qualification pour les Jeux de Paris.

Kevin Mayer pourrait bien décrocher son premier titre européen !

Fidèle à lui-même, Mayer a réussi le saut crucial en optant, au dernier moment, pour une perche moins flexible que celles utilisées précédemment (« le rythme était là, la hauteur également, mais la souplesse des perches ruinait mes efforts »). Sept ans auparavant, après avoir flirté avec l’échec, il était devenu invincible et avait décroché son premier titre mondial. Une fois de plus, libéré de la pression, Mayer semblait voler au-dessus des difficultés.

Après avoir réussi une hauteur de 5,30 m, Mayer a choisi de mettre fin à sa participation, considérant que son but à Rome était uniquement de se qualifier pour les Jeux de Paris, et donc de se concentrer sur le javelot, plutôt que de viser un podium ou une victoire. Avec 1 004 points marqués à cette épreuve, l’athlète d’Argenteuil s’est nettement rapproché de son objectif, tout en revenant dans la course pour la première place. Quelle angoisse il a toutefois dû surmonter !

Kevin Mayer : « À Paris, ce sera du pur bonheur ! »

Ce possible échec aurait pu ruiner tous ses plans. Heureusement, Mayer a su déjouer les pièges et, grâce à sa remarquable capacité à rebondir dans les moments critiques, il reste en course pour ce qu’il est venu chercher. Dans ses propos rapportés par France 3, il affirme déjà tenir sa qualification en main : « La qualification est assurée, peu importe ce qui arrive désormais, ce qui est un immense soulagement. Conquérir des médailles, c’est une chose, mais être constamment interpellé dans la rue pour savoir si l’on est qualifié, c’est une pression indescriptible. Désormais, on va pouvoir pleinement profiter à Paris ! »

Les critères de qualification étant fixés à 8 460 points (bien que le total de 8 200 ou 8 300 points soit probablement suffisant), Mayer cumule, à deux épreuves de la fin, 7 011 points. Son coéquipier français, Makenson Gletty, se trouve lui aussi en bonne position pour monter sur le podium, malgré une belle frayeur, avant de réussir à franchir une barre à 4,60 m à sa dernière tentative, puis à 4,90 m.