Lors d’un entretien avec L’Equipe, Pierre-Hugues Herbert partage son expérience concernant les sérieux ennuis de santé qu’a dû affronter son jeune fils. Heureusement, son fils Léandre est aujourd’hui rétabli. L’idée de jouer contre Novak Djokovic dès le premier tour à Roland-Garros amène un sourire au visage du tennisman originaire d’Alsace.
Jeudi dernier, peu après midi, Pierre-Hugues Herbert a découvert, grâce au tirage au sort effectué par Marie-José Pérec, qu’il affronterait Novak Djokovic, le numéro un mondial et champion en titre, pour son entrée en lice à Roland-Garros. Une annonce surprenante ! Face à cette situation qui réduit ses chances de passer au second tour à la Porte d’Auteuil pour la cinquième fois, le joueur de tennis de 33 ans, originaire d’Alsace, choisit de prendre les choses avec humour. « C’est assez ironique, vu les épreuves que j’ai dû traverser récemment, ça m’amène plus à rire qu’autre chose », révèle-t-il.
La raison de son optimisme malgré les circonstances réside dans les difficultés personnelles qu’il a endurées ces derniers mois, notamment la maladie de son deuxième fils, Léandre, qui a célébré son premier anniversaire au début du mois. Vendredi, il a partagé son histoire avec L’Equipe : « Jouer sur le court central de Roland-Garros alors que je viens de passer deux semaines à l’hôpital Necker et un mois à l’hôpital de Bâle au cours des sept derniers mois… Ce fut un chemin laborieux. Léandre a commencé à avoir des crises quand il avait quatre mois. Nous pensions d’abord à des crises épileptiques, mais il s’agissait en fait de crises d’hypoglycémie dues à une maladie appelée hyperinsulinisme, l’opposé du diabète. L’enjeu majeur est que ces épisodes répétés d’hypoglycémie peuvent sérieusement affecter le cerveau. »
De la 400e à la 160e place mondiale en traversant cette épreuve
Alors que son fils était hospitalisé, Pierre-Hugues Herbert a tout de même participé à l’US Open en septembre dernier et a réussi à atteindre les demi-finales du tournoi de double. Il a insisté pour continuer à jouer malgré ses problèmes personnels graves. « Au moment où Léandre est tombé malade, j’étais 400e au classement… Mais j’ai réussi à remonter pendant cette période difficile. Cette situation m’a enseigné l’instinct de survie. J’avais un rôle à jouer pour ma famille et je ne pouvais pas me permettre d’échouer. Mon fils a été une grande source d’inspiration. C’est stupéfiant de voir quelle force on peut tirer d’un enfant de moins d’un an », partage « P2H ». Le mois dernier, une bonne nouvelle est finalement arrivée : le petit Léandre a été opéré et est désormais guéri.
« Dans notre malheur, nous avons trouvé de l’espoir. Nous avons découvert que seulement une partie du pancréas était affectée et pouvait être opérée. Emmener son enfant à l’opération est un moment extrêmement difficile… Ils ont retiré 25 % de son pancréas et la zone affectée. Ensuite, on nous a annoncé que Léandre était guéri », se remémore-t-il. Depuis cette opération le 9 avril, Pierre-Hugues Herbert n’a remporté qu’un seul de ses six matches. Ainsi, vaincre Novak Djokovic au premier tour de Roland-Garros serait un véritable exploit. Mais cela ne serait rien en comparaison du bonheur vécu après la guérison de son fils.