À l’aube de sa participation à ce qui sera son ultime compétition à Roland-Garros, Alizé Cornet a exprimé ses sentiments mitigés quant à l’approche de la fin de sa carrière professionnelle. Elle a reconnu que l’aspect ludique du tennis lui laisserait un vide, tout en soulignant que les exigences physiques et psychologiques associées au statut d’athlète de haut niveau ne lui manqueraient guère.
Vendredi dernier, pendant sa dernière apparition en conférence de presse avant le coup d’envoi de Roland-Garros, Alizé Cornet a partagé ses sentiments avant sa vingtème participation consécutive et finale à cette compétition, alors qu’elle approche de son 34e anniversaire. La joueuse originaire de Nice, qui a révélé il y a environ un mois sa décision de tirer sa révérence dans ce tournoi, s’attend à vivre des moments chargés d’émotion lorsqu’elle mettra un terme à sa carrière de joueuse professionnelle, peut-être dès après son match du premier tour face à Qinwen Zheng, classée n°8 mondiale. Cependant, elle affirme se focaliser davantage sur l’aspect pratique tel que l’entrainement. « Mon objectif est de me détacher de l’émotionnel pour me plonger dans l’aspect pratique, les entraînements. Je suis consciente que la réalité de la situation va s’imposer à moi dans les jours à venir et je ressentirai sans doute une pointe de nostalgie, mais c’est à prévoir. Malgré les hauts et les bas, je garde le cap », a-t-elle exprimé devant les médias.
« C’était gratifiant de résister aussi longtemps »
Lorsqu’il lui a été demandé de réfléchir à ce qui allait lui manquer dans le monde du tennis, Cornet a immédiatement mentionné le plaisir de jouer. Néanmoins, elle a clairement indiqué qu’il y avait plusieurs aspects de la vie professionnelle qui ne lui manqueront certainement pas. « J’apprécie toujours autant le sentiment de frapper dans une balle, de jouer au tennis. Cela reste une pure joie pour moi. L’enfant qui sommeille en moi adore cela. Ce qui va également me manquer, c’est l’adrénaline ressentie lorsqu’on remporte des matchs. C’est comme une addiction. C’est cette recherche permanente de dépassement, cette adrénaline, ces sensations pendant les matchs, c’est incomparable avec le quotidien ordinaire. D’un autre côté, je suis soulagée à l’idée de ne plus avoir à faire et défaire mes valises sans arrêt, de ne plus être constamment en déplacement. Rester au plus haut niveau pendant près de deux décennies a été à la fois gratifiant et éprouvant émotionnellement et psychologiquement. Je suis prête pour une vie plus sereine. Je ne me transforme pas pour autant en grand-mère, mais je me suis pleinement investie. J’ai donné de moi-même, totalement et plus encore. »
Une marque impressionnante pour Cornet
Avec un palmarès comportant six titres WTA (Budapest en 2008, Bad Gastein en 2012, Strasbourg en 2013, Katowice en 2014, Hobart en 2016, et Gstaad en 2018), finaliste à neuf reprises et ayant atteint le rang de 11e mondiale à son apogée (en février 2009), Alizé Cornet s’enorgueillit également d’un record exceptionnel de participations consécutives à un tournoi du Grand Chelem. En effet, cette édition de Roland-Garros marque son 69ème tournoi consécutif ! Un exploit qui mériterait sans aucun doute un vibrant hommage de la part du public français dans les jours à venir.