Avant que la saison de biathlon ne commence à nouveau, Lou Jeanmonnot s’est engagée dans une aventure sur la Mer de glace, située dans le massif du Mont Blanc. Cette expérience a permis à la biathlète française de mieux comprendre les impacts du changement climatique.
Cette expérience pousse à la réflexion. Lou Jeanmonnot a pris part cette semaine à la troisième édition de l’expédition Sport for Future, un événement engagé sur le plan écologique et imaginé par la kitesurfeuse Armelle Courtois et le céiste Martin Thomas. Entourée d’une dizaine d’athlètes, parmi lesquels Anaïs Bescond (biathlon), Alexis Jandard (plongeon) et Pierre-Ambroise Bosse (athlétisme), la biathlète a eu l’opportunité d’explorer la Mer de Glace, située dans le massif du Mont Blanc.
La vue de ce glacier qui, selon l’un des glaciologues accompagnant le groupe, « a perdu 300 mètres de profondeur en 200 ans, dont 150 ces 40 dernières années », a profondément marqué la jeune femme de 25 ans originaire de la Franche-Comté.
« Voir à quelle vitesse le glacier fond est effrayant, raconte-t-elle dans une interview pour L’Équipe. Savoir qu’il aura disparu dans 50 ans m’a brisé le cœur. C’est terriblement triste. J’avais tendance à ignorer le réchauffement climatique, à ne pas vouloir y faire face, et cela m’a fait du bien de m’y confronter. Même si c’est horrible, il est possible d’en tirer quelque chose de positif, comme la création d’un mouvement que nous souhaitons initier pour tenter de les sauver. Car, si nous agissons, ce n’est pas pour la nature, qui finira par reprendre ses droits, mais pour le bien de l’humanité. »
Pour le climat, un appel au changement par Lou Jeanmonnot
Lou Jeanmonnot ne se pensait pas vraiment légitime pour aborder ce sujet dû à sa profession (« J’avais presque honte de venir, car je réalise que je vis une vie aisée, celle d’une fille qui prend l’avion pour aller skier dans des destinations magnifiques », admet-elle). Cependant, celle qui est devenue une figure de proue du biathlon français souhaite que son sport prenne conscience du péril environnemental qui menace la planète.
Lou Jeanmonnot propose de revoir le calendrier en concentrant les étapes scandinaves durant une même période, tout comme celles d’Europe centrale, afin de réduire les déplacements. La sportive française pense également qu’il faudra reconsidérer les compétitions se déroulant dans des stades situés à moins de 1000 mètres d’altitude, en les programmant au cœur de l’hiver pour éviter de recourir à la neige artificielle. « Il y a beaucoup à faire, estime-t-elle. Nous avons une chance en tant que biathlètes, c’est que l’IBU est ouverte au changement. »