Visées impérialistes de TKO sur la boxe

Introduction
La scène de la boxe professionnelle évolue avec des partenariats audacieux et des innovations intrigantes. Dernièrement, une collaboration d’envergure a secoué le monde de la boxe : TKO, la société à la tête de l’UFC et de la WWE, s’est alliée avec Turki Alalshikh d’Arabie Saoudite pour former une nouvelle ligue de boxe. Cet article explore les implications potentiellement radicales de cette nouvelle entente.

Un vent de changement dans la boxe professionnelle

La direction de cette nouvelle ligue sera placée sous l’autorité du célèbre Dana White, connu pour avoir piloté l’UFC vers les sommets. White affiche une vision très indépendante de ce projet, ayant décidé de se passer des partenariats classiques avec les promoteurs et les quatre principaux organismes de sanction en boxe : le WBC, la WBA, l’IBF et la WBO. Il a même donné un avant-goût de ses ambitions en annonçant son propre championnat de boxe, ajoutant un nouveau titre dans un milieu déjà surchargé.

Cette démarche n’est pas sans rappeler les débuts de Premier Boxing Champions (PBC), lancé par Al Haymon en 2014. À l’époque, Bob Arum de Top Rank avait engagé une démarche judiciaire contre PBC pour monopole. Haymon poursuivait une domination semblable, mais ses ressources financières ne lui ont pas permis de concrétiser ses ambitions. Souvenons-nous que des boxeurs comme Adonis Stevenson, Artur Beterbiev, Eleider Alvarez et Oscar Rivas, tous devenus champions du monde, avaient signé avec PBC.

Des défis financiers et logistiques

Dana White, quant à lui, dispose de moyens considérables, tant en termes financiers qu’en logistique. Mais cela suffira-t-il pour dominer le monde de la boxe, à l’image de l’UFC? Rapidement, des figures influentes du milieu, notamment Eddie Hearn de Matchroom, ont exprimé leur opposition. Hearn a réaffirmé son engagement à organiser ses 36 à 40 événements annuels avec l’appui de DAZN.

Parallèlement, les associations de boxe ont invité des champions, passés et présents, à partager sur les réseaux sociaux l’importance des titres mondiaux dans leur carrière, quelle que soit l’association qui les a décernés. Face aux critiques sur la prolifération des ceintures, il est crucial de comprendre le contexte et la signification de ces titres pour les boxeurs.

L’histoire et la signification des titres en boxe

Les combattants, du novice au vétéran, rêvent tous de gagner un titre mondial, de gravir les échelons et de les conserver. Demandez à des légendes comme Artur Beterbiev, Oleksandr Usyk, Canelo Alvarez, Floyd Mayweather, jusqu’à Muhammad Ali ! Pour ceux qui déplorent la confusion due à la multiplication des champions, la solution passe souvent par l’unification des ceintures. Même avec quelques notions rudimentaires, un amateur peut identifier le champion le plus crédible.

Bien des boxeurs sont adoubés par une association sans parvenir à l’unification, mais cela change toute leur existence et l’impact sur leur communauté est notable. Prenons le cas d’Éric Lucas, devenu une inspiration pour ses contemporains en remportant la ceinture WBC des super-moyens en 1999 face à Glen Catley. Sans cette pluralité de titres, il n’aurait peut-être jamais accédé à la notoriété.

Leçons du passé et avenir de la boxe

À l’époque où une seule ceinture régnait par division, de nombreux boxeurs talentueux n’ont jamais eu une chance au championnat, souvent évités par le détenteur du titre. Archie Moore, par exemple, n’est devenu champion mondial qu’à 36 ans, après une décennie d’attente.

De même, l’injustice subie par Sam Langford, ignoré par les organisateurs malgré ses victoires sur d’anciens et futurs champions, montre à quel point la pluralité des titres a permis à davantage de boxeurs de se démarquer.

Vers une nouvelle ère de la boxe avec Dana White

Bien que la ligue de White constituera une nouvelle force à prendre en compte, elle ne dominera pas immédiatement le paysage de la boxe mondiale. Après les propos audacieux de White, Turki, le propriétaire de Ring Magazine, a tenu à rassurer sur sa volonté de collaborer avec les promoteurs actuels pour les événements en Arabie Saoudite et ailleurs, pour une période d’au moins deux ans.

La boxe et les Jeux Olympiques de 2028

Bonne nouvelle pour la boxe : le retour officiel de ce sport aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028 a été confirmé à l’unanimité par le CIO. Les Jeux de Tokyo et de Paris avaient vu le CIO reprendre les règnes de l’organisation en raison des défaillances de l’IBA. Maintenant, une nouvelle structure, World Boxing, initiée par les États-Unis et le Canada, entre autres, gèrera l’organisation olympique, réunissant déjà presque 90 pays et promettant de grandir.

Un combat attendu : Rozicki contre Badou Jack

Le 3 mai prochain, Ryan Rozicki, originaire du Cap-Breton, saisira l’opportunité de conquérir le titre WBC des lourds-légers face au champion Badou Jack lors du gala à Riyad, en marge du duel Alvarez-Scull. Bien que Rozicki ait perdu contre Oscar Rivas par décision, il a impressionné par sa combativité. Jack, ancien adversaire des grands de la boxe québécoise, semble déjà s’orienter vers un combat d’unification avec le champion IBF Jay Opetaia, mais ne doit pas sous-estimer le défi Rozicki.

Pour les passionnés de boxe, bonne chance et bons combats !