Sur sa chaîne YouTube, Jean-Marc Sène, médecin présent lors de la troisième édition de l’UFC Paris qui s’est tenue ce samedi à l’Accor Arena, a longuement partagé les raisons pour lesquelles il a décidé d’interrompre le combat entre Benoît Saint Denis et Renato Moicano, le Brésilien, avant le début de la troisième reprise. Selon lui, il s’agit de « la décision la plus difficile » qu’il ait jamais dû prendre dans sa carrière.
L’enthousiasme des spectateurs de l’Accor Arena n’aura pas suffi. Benoît Saint-Denis, malgré un soutien indéfectible, a essuyé une pluie de coups, particulièrement des coups de coude, dès les premiers instants de son combat contre Renato Moicano samedi soir dans la cage de la Porte de Bercy, à l’occasion du main event de la troisième édition de l’UFC Paris. Dès le premier round, le combattant français, attaqué sans relâche, voyait de moins en moins clairement au moment où Jean-Marc Sène, le médecin, est venu lui montrer ses doigts pour tester sa vision. La salle a essayé de crier les bonnes réponses pour aider Saint-Denis à continuer, lui qui venait pourtant de remporter le deuxième round malgré son état préoccupant.
Malgré les tentatives de Benoît Saint-Denis de répondre fidèlement aux questions, le médecin officiel de cet UFC Paris a fait le choix d’arrêter le combat, conscient de la gravité de la situation. La santé du combattant, récemment devenu une idole pour les fans français de MMA et ancien membre des forces spéciales, primait avant tout. Le docteur, également rattaché à la Fédération française de MMA, confie que cette décision a été « la plus difficile de sa carrière », compte tenu des risques d’infection et de fractures autour de l’œil encourus par Saint-Denis après un premier round d’une rare violence où il n’a jamais pu reprendre son souffle face à un Moicano implacable.
« Dans l’octogone, la sécurité des combattants est ma priorité »
« La vie d’un combattant peut basculer. Pourquoi ai-je pris la décision de stopper le combat quand tant d’autres auraient hésité ? Dans l’octogone, la priorité, c’est la sécurité des combattants. Lorsqu’on observe des saignements significatifs avec du sang gênant la vision, cela devient très dangereux car l’athlète ne peut plus voir correctement venir les coups. (…) Un gonflement important m’oblige parfois à arrêter le combat », explique Sène, détaillant l’examen clinique imposé par le règlement, au cours duquel il a demandé à un Saint-Denis très affaibli combien de doigts il voyait. « C’est un moyen d’évaluer la clarté de la vision. On inspecte ensuite minutieusement l’œil pour détecter d’éventuelles anomalies. » Jean-Marc Sène en est convaincu : il a probablement évité le pire à Saint-Denis.