Phelps vise réforme de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA)

Michael Phelps et Allison Schmitt, face au Congrès américain, ont souligné leur désir de voir l’Agence Mondiale Antidopage réviser ses procédures, notamment à cause de la manière dont a été traité le scandale de dopage au sein de la natation chinoise. Les critiques envers la gestion de cette affaire par l’agence ont poussé les deux nageurs à prendre la parole.

Le scandale révélé il y a quelques mois continue d’agiter le monde du sport. Une investigation publiée en avril par le quotidien The New York Times avec la collaboration de la chaîne allemande ARD a mis à jour un scandale de dopage en Chine. On découvre que durant l’année 2021, 23 nageurs chinois ont subi des tests positifs à la trimétazidine, un produit dopant censé booster leurs performances. Néanmoins, l’explication de la contamination alimentaire dans un hôtel fréquenté par les athletes a été acceptée par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), qui dès lors n’a prononcé aucune sanction.

Ce mardi, lors d’une intervention devant le Congrès américain, Michael Phelps a abordé ce sujet en pressant le Congrès d’exercer une influence notable sur l’AMA pour transformer cette dernière en une entité indépendante et performante. Il a suggéré que la décision de l’organisation antidopage semblait être guidée par des influences externes. « Il est improbable que ce soit un hasard si l’AMA semble cédée systématiquement aux pressions venues du monde sportif international, choisissant la facilité en négligeant l’intérêt des athletes », a-t-il déclaré, lui qui a remporté 23 médailles d’or olympiques.

La méfiance de Phelps vis-à-vis de l’AMA

Phelps évoque un parallélisme entre ce cas et la controverse qui avait marqué les Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi en 2014. Face à ces évènements, Michael Phelps prône une révision du fonctionnement de l’AMA. « Nous, les athlètes, ne pouvons plus accorder notre confiance aveuglément à l’Agence Mondiale Antidopage, qui montre à répétition qu’elle ne parvient pas, ou qu’elle ne veut pas, appliquer de façon uniforme ses règlements à l’échelle globale », a-t-il pointé du doigt.

Lors de cette même audience devant les législateurs, Allison Schmitt, ex-nageuse, a révélé avoir longtemps entendu parler de « soupçons de dopage autour de l’équipe chinoise » sans les prendre au sériezen accueillant les révélations de la presse, elle a maintenant des « interrogations » et réclame des éclaircissements. « Au nom des sportifs américains, je demande à l’AMA et au système de lutte antidopage internationale de rendre compte de leurs actions », a-t-elle plaidé. Ceci s’inscrit dans un contexte où la Chine a intégré pour les futures jeux de Paris 2024 onze nageurs précédemment cités dans le dossier, et qui ont été exemptés de sanction par l’AMA.