Le tennis est souvent perçu comme un sport dominé par les grandes nations occidentales, mais le continent africain a également été le berceau de joueurs talentueux dont les parcours méritent d’être explorés. Bien que le nom d’Ons Jabeur puisse être celui qui vient en premier à l’esprit, l’Afrique a vu émerger d’autres figures marquantes du tennis qui ont contribué à écrire son histoire.
Le Maroc : Une pépinière de talent
Il est naturel de commencer par le Maroc, terre natale de la brillante Ons Jabeur. En dehors de cette joueuse de tennis remarquable, le pays a produit des athlètes qui ont su se distinguer sur le court. La période du début des années 2000 est souvent désignée comme l’âge d’or du tennis marocain grâce à trois noms incontournables : Younès El Aynaoui, Hicham Arazi et Karim Alami. Ces joueurs ont réussi à mener l’équipe nationale jusqu’à la prestigieuse division mondiale de la Coupe Davis, une première dans l’histoire du Maroc. Younès El Aynaoui, le plus connu d’entre eux, s’est hissé à la 14ème place du classement mondial de l’ATP en 2003. Expert des surfaces en terre battue, il a remporté cinq titres au cours de sa carrière, se distinguant notamment par une performance mémorable lors du quart de finale de l’US Open.
Le Sénégal : Le clin d’œil à Yahiya Doumbia
Bien que le Sénégal ne soit pas connu pour ses succès retentissants dans le monde du tennis, un joueur émerge comme un symbole de persévérance : Yahiya Doumbia. Sa carrière l’a vu atteindre le 74ème rang mondial en 1988, un exploit pour un athlète de son pays. Au-delà de son classement, Doumbia a remporté deux titres ATP, dont le tournoi de Lyon en 1988 et celui de Bordeaux en 1995, à chaque fois en commençant par les qualifications. Ces victoires marquent ses seules finales sur le circuit ATP, qu’il a gagnées toutes les deux. Un parcours impressionnant pour ce joueur déterminé.
L’Afrique du Sud : Une nation de géants du tennis
Incontournable dans le paysage tennistique africain, l’Afrique du Sud a produit une multitude de talents au fil des décennies. Parmi les femmes, Amanda Coetzer se distingue par sa carrière prolifique à la fin des années 90. Elle a remporté neuf titres tant en simple qu’en double, devenant la première Sud-Africaine à accéder aux demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem, à l’US Open en 1996. Elle a renouvelé cet exploit à l’Open d’Australie puis à Roland Garros, sans jamais parvenir à franchir ce dernier obstacle. Renée Schuurman mérite également une mention pour ses réussites en double dans les années 50 et 60, avec notamment cinq victoires en tournois majeurs de double dames et une en mixte.
Des joueurs d’exception
La contribution sud-africaine au tennis mondial ne s’arrête pas là. Johan Kriek, Bob Hewitt, Wayne Ferreira, et plus récemment Kevin Anderson ont tous laissé leur empreinte. Johan Kriek a décroché la victoire à l’Open d’Australie en 1981 et 1982 avant de devenir citoyen américain, atteignant la 7ème place mondiale en 1984. Bob Hewitt, quant à lui, est reconnu pour son impressionnant palmarès en double, affichant 15 titres de Grand Chelem à son actif dans les années 60 et 70. Toutefois, des accusations criminelles ont fait qu’il a été retiré du Hall of Fame du tennis. Wayne Ferreira a brillé en remportant une médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992. Enfin, Kevin Anderson, remarquable pour sa puissance au service, n’a pas réussi à s’imposer en finale de Grand Chelem, mais a tout de même accumulé un riche palmarès, traduisant l’évolution du tennis sud-africain vers une reconnaissance internationale.
Le Zimbabwe : Un exploit retentissant
Le Zimbabwe n’est pas en reste grâce à Byron Black, qui s’est illustré en remportant les Internationaux de France de tennis en double avec l’Américain Jonathan Stark en 1994. Ce titre a marqué l’histoire du tennis africain et inspire les générations futures, comme sa fille qui suit ses traces dans le domaine.
Malgré des débuts modestes, le tennis africain confirme son essor avec ces pionniers qui ont ouvert la voie à de futurs talents. L’avenir paraît prometteur, et ce n’est qu’une question de temps avant que le continent ne s’impose de manière durable sur la scène mondiale du tennis.