Alexandra Eala suscite actuellement beaucoup d’intérêt sur le circuit WTA. Mais qui est véritablement cette joueuse, et jusqu’où peut-elle grimper dans sa carrière ?
Un parcours impressionnant à Miami
La surprise cette semaine nous vient du tournoi de Miami, où Alexandra Eala, classée 140e mondiale, atteint les demi-finales dans cette compétition WTA1000 sur surface dure, et cela après avoir reçu une invitation spéciale. Cette jeune joueuse a éliminé successivement Katie Volynets, Jelena Ostapenko (classée 25e au monde), Madison Keys (5e au classement mondial), Paula Badosa (11e mondial) et Iga Swiatek (2e mondiale). Son prochain défi est de taille puisqu’elle doit affronter Jessica Pegula, quatrième mondiale, pour une place en finale.
À seulement 19 ans, les performances d’Eala lui assurent déjà un classement minimum de 75e mondiale, un véritable conte de fées pour elle. Avant cette épopée à Miami où elle a vaincu trois anciennes championnes de Grand Chelem (Ostapenko, Keys et Swiatek), une première pour une joueuse philippine durant l’ère Open, Eala n’avait remporté que deux matchs dans les tableaux principaux des tournois WTA : en 2021 à Cluj-Napoca en Roumanie et en 2024 sur la terre battue madrilène.
Alexandra Eala est la seule Philippine à figurer dans le Top 1000, que ce soit chez les hommes ou les femmes, et elle marque l’histoire en étant la première à atteindre les demi-finales d’un tournoi de type Masters 1000, une catégorie juste en dessous des Grands Chelems. « Il est nécessaire que je prenne du temps pour comprendre que ce que j’ai accompli est réellement exceptionnel », a-t-elle partagé.
Née en 2005 à Quezon City, une banlieue de Manille, Alexandra Eala s’initie au tennis à l’âge de quatre ans grâce à son grand-père, ancien joueur amateur. « Il a pris le temps d’entraîner mon frère ainsi que certains de mes cousins, puis ce fut mon tour. Cela m’a conduit à la carrière que je mène aujourd’hui. »
Pour progresser dans ce sport peu développé dans son pays natal, la jeune joueuse a décidé de partir à 13 ans pour Majorque, où se trouve la Rafa Nadal Academy. « Ça a été un choc pour moi étant si jeune », se rappelle-t-elle. « Mais j’ai saisi l’opportunité car je savais qu’il me faudrait quitter mon pays pour améliorer mon jeu. »
Pendant sept ans, cette académie dirigée par Rafael Nadal devient son foyer et celle-ci l’aide à progresser progressivement dans le domaine du tennis international. « Ma famille m’a transmis les bases avant de m’envoyer là-bas. Mais évidemment, l’académie a su tirer parti de ces bases. C’est l’ensemble de mes expériences qui m’a amené à ce niveau », a-t-elle expliqué.
Bien qu’elle soit révélée cette semaine au grand public, Alexandra n’est pas une inconnue. En 2022, elle a remporté l’US Open junior. Au-delà de cette victoire, elle souhaite devenir un modèle pour le tennis philippin. « En grandissant, il n’était pas facile de ne pas avoir de modèle tennistique venant de mon pays pour me montrer le chemin. J’espère que ma réussite poussera le tennis philippin à progresser », a-t-elle affirmé.
Au-delà de ses résultats, Eala désire inspirer par son « attitude » et son « courage » sur le court. Iga Swiatek, lors d’une conférence de presse, a salué une adversaire « vraiment agressive et qui est restée concentrée » tout au long de leur affrontement. « Certaines de ses frappes semblaient surgir de nulle part. Et bien sûr, j’ai commis trop d’erreurs. »
Lors de son dernier match, elle s’est imposée devant ses parents venus pour la soutenir ainsi que Toni Nadal, l’oncle et ancien entraîneur de la star espagnole, à la tête de l’académie. « Cela m’a énormément motivée pour mon match, je voulais que ma famille me voie l’emporter, même si je sais qu’ils sont déjà satisfaits de me voir évoluer à ce niveau. »
Ce jeudi soir, elle doit affronter l’Américaine Jessica Pegula (4e mondiale) pour tenter de décrocher une place en finale. « Ce n’est pas parce que j’ai remporté ce match ou le précédent que le prochain sera plus aisé. Ce sera probablement même plus difficile, donc je vais me donner à fond », avertit-elle.
La question demeure, jusqu’où peut aller cette jeune prodige ? Seule Alexandra connaît la réponse. Elle possède déjà une vision claire de son avenir : « L’objectif est de bien figurer sur le circuit WTA, remporter des Grands Chelems, grimper au classement. Je crois que j’ai fait un pas important vers ce que je veux devenir. » On ne peut que lui souhaiter de réussir.
