L’équipe de France de football a perdu l’un de ses plus fervents supporters. Bernard Pivot, célèbre pour sa passion pour le football et en particulier pour l’équipe des Verts de Saint-Étienne, ainsi que pour son soutien de longue date aux Bleus, est décédé lundi 6 mai à l’âge de 89 ans.
Un passionné par le sport
Bien que Bernard Pivot ait initialement envisagé une carrière dans le journalisme sportif, écrivant pour L’Équipe après sa formation au Centre de formation des journalistes, sa trajectoire professionnelle a pris un tournant différent lorsqu’une opportunité s’est présentée au Figaro littéraire. « Ma vie s’est décidée ce jour-là », avait-il déclaré, marquant le début d’une illustre carrière dans le journalisme littéraire plutôt que sportif.
Cependant, sa passion pour le sport n’a jamais diminué. Pivot a partagé ses observations sur le Tour de France dans les colonnes du Journal du Dimanche et a même commenté deux Coupes du monde de football pour le service public français. Originaire de Lyon, il a développé un attachement particulier pour l’équipe de football de Saint-Étienne, les Verts, qu’il suivait régulièrement, que ce soit à domicile au stade Geoffroy-Guichard ou lors de déplacements à travers l’Europe. Sa présence était si appréciée qu’il était considéré par beaucoup comme un porte-bonheur pour l’équipe, comme il l’a mentionné dans son livre de souvenirs, « La mémoire n’en fait qu’à sa tête ».
Les Bleus et Pivot : Une belle histoire
Bernard Pivot n’était pas seulement un fervent supporter des Verts de Saint-Étienne, mais il entretenait également une relation étroite avec l’équipe de France de football, allant au-delà des figures emblématiques telles que Dominique Rocheteau ou Michel Platini. Il avait instauré une tradition originale et culturelle avec les Bleus : fournir des livres aux joueurs de l’équipe nationale. Cette initiative se voulait être une sorte de mini-librairie ambulante, où les joueurs pouvaient accéder à une variété de genres littéraires, allant des nouveautés romanesques aux bandes dessinées, en passant par des polars, de la science-fiction, des ouvrages historiques et même des livres érotiques.
Pivot, conscient des goûts spécifiques de certains joueurs, prenait soin d’adapter sa sélection, comme pour Patrick Battiston qui était passionné d’histoire, pour lequel il prévoyait un choix plus large de livres dans ce domaine. Cette attention particulière de Pivot souligne non seulement son amour pour le football mais également son désir de nourrir l’esprit des joueurs, enrichissant ainsi leur vie hors du terrain.
Bernard Pivot a constaté que son habitude de fournir des livres aux joueurs de l’équipe de France de football a décliné avec l’arrivée de nouvelles formes de divertissement, notamment les vidéocassettes fournies par Canal+, qui incluaient même, selon lui, des cassettes pornographiques. Cela a rendu les livres érotiques qu’il apportait de moins en moins pertinents, illustrant ainsi le passage d’une ère dominée par le texte et le livre à celle de l’image et de l’écran.
Malgré cette transition et le fait que ses liens avec les nouvelles générations de joueurs se soient affaiblis, Pivot est resté un observateur passionné et attentif du football. Il a exprimé en 2021 son aversion pour la nostalgie excessive et la tendance à glorifier indûment le passé, affirmant : « Ce que je déteste, ce sont les gens qui disent que c’était bien il y a cinquante ou soixante ans. Ce n’est pas vrai. » Tout en chérissant ses souvenirs de joueurs comme Kopa et Platini, il a également exprimé son appréciation pour les talents modernes tels que Griezmann, Messi et Mbappé, soulignant sa capacité à admirer les qualités des joueurs de toutes les époques.