Lou Jeanmonnot, après avoir remporté le petit globe de la mass start durant la saison hivernale, s’est imposée comme une figure incontournable de sa discipline. Elle a révélé les raisons de son ascension fulgurante au sommet de la compétition.
Lou Jeanmonnot est incontestablement l’une des révélations les plus éclatantes de cette saison pour le ski français. Par sa performance exceptionnelle, elle a su capter l’attention de tous en décrochant le petit globe de la mass start, tout en manquant de très peu (seulement vingt-trois points) la victoire finale du grand globe de cristal, qui a été attribué à Lisa Vittozzi. C’est à l’âge de vingt-cinq ans que cette biathlète a véritablement brillé sur le circuit international, une ascension fulgurante qui pourrait s’expliquer par un déclic crucial qu’elle a réussi à déclencher.
Lors de son passage sur le plateau de la chaîne L’Équipe ce jeudi, la Pontissalienne s’est remémorée les premiers moments de la saison et les ambitions qui étaient les siennes, particulièrement après avoir remporté sa première course individuelle lors du sprint à Östersund. « Avoir pour objectif le Top 6 du classement général était déjà ambitieux, le globe restant un rêve un peu lointain. Réussir à s’imposer tant dans le sprint que dans la poursuite m’a fait prendre conscience qu’il était possible de l’emporter dans toutes les épreuves, ce qui a grandement renforcé ma confiance. »
## Stress et optimisme ##
Depuis ses débuts en Coupe du monde en 2021, la courbe de progression de Lou Jeanmonnot n’a fait qu’ascender, couronnée par un premier globe, une seconde place au classement général et deux titres mondiaux, un palmarès qui dépasse même ses propres attentes. «Effectivement, c’était un peu au-delà de ce que j’imaginais, bien que cela corresponde à mes ambitions. Je ne pensais peut-être pas atteindre ces objectifs aussi rapidement, mais c’était ce vers quoi j’aspirais. » Lorsqu’elle a endossé le maillot jaune de leader, l’athlète a ressenti une pression inédite. «Avoir à gérer la pression liée à ce maillot jaune représente un véritable défi. L’expérience que j’en ai eu fut assez stressante; je ne parvenais pas à ajuster ma visée et mes tirs étaient erratiques. Cette période n’a pas été aisée, d’où mon soulagement de poursuivre la saison avec un maillot blanc, synonyme de sérénité.»
Lou Jeanmonnot a également touché quelques mots sur la rivalité interne au sein de l’équipe de France de biathlon, une concurrence particulièrement relevée. Elle décrit comment elle a appréhendé cette situation pour s’imposer : «Il était difficile au début de se dire que sa place était toujours sur la sellette, car le niveau est tellement élevé qu’on peut être remplacé à tout instant. Mais après un an et demi, et ma première saison en coupe du monde, j’ai réalisé que cette pression pouvait se transformer en atout. Il faut s’exceller pour se maintenir, et c’est cela qui nous rend fortes au sein de l’équipe féminine de biathlon.»