Agbegnenou : « Je m’en voudrai longtemps… »

Mardi dernier, Clarisse Agbegnenou a décroché la médaille de bronze dans la catégorie des -63 kg. Cependant, cette performance ne lui a pas apporté la satisfaction escomptée, car son unique objectif était de décrocher l’or. La championne olympique de Tokyo éprouvait une profonde déception malgré cette victoire qui venait enrichir son palmarès avec une quatrième médaille olympique. Elle n’arrivait pas à accepter cette contre-performance d’autant plus qu’elle se savait supérieure à ses adversaires.

« C’est difficile à digérer (…) Je pense que je vais me reprocher cette situation pendant longtemps, car elle m’a coûté une finale olympique. Ce qui est dur, c’est que je sais que j’étais meilleure, et c’est difficile de se satisfaire de ça, mais j’essaierai de l’apprécier. » Clarisse Agbegnenou n’avait qu’un seul objectif lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 : conserver sa médaille d’or gagnée à Tokyo. Alors, bien sûr, même si elle a décroché une médaille de bronze en guise de consolation, la championne française avait beaucoup de mal à accepter qu’elle ait échoué dans sa quête du doublé. C’était d’ailleurs le sentiment dominant chez elle lorsqu’elle s’exprimait au micro de France Télévisions après sa victoire par ippon contre l’Autrichienne Piovesana, bien que ce ne soit pas sans une grosse frayeur en début de combat.

« Il y avait beaucoup de frustration, énormément, et cela s’est vu dans les premières secondes ou minutes contre l’Autrichienne, je ne sais même plus. Je n’avais plus vraiment la notion du temps. J’étais tellement énervée, je n’étais pas concentrée, et quand j’ai regardé Ludo, il m’a dit : ‘là, tu n’y es pas.’ Et quand j’ai entendu le public, je me suis dit : ‘mais Clarisse, tous tes efforts, tu ne vas pas les récompenser avec une médaille ici à Paris, chez toi.’ »

Agbegnenou se projette vers Los Angeles : « Je ne vais tout de même pas terminer comme ça ! »

Celle qui est désormais quadruple médaillée olympique en judo (la seule Française à posséder cette distinction) a d’autant plus de mal à accepter la situation qu’elle est certaine qu’elle était encore la meilleure, y compris face à celles qui l’ont battue, comme la Slovène Leski en demi-finale. Et si elle devait recommencer, la lutteuse rennaise agirait différemment.

« J’étais la meilleure, mais je n’ai pas gagné. Elle a bien saisi sa chance. Je n’ai pas été assez stratégique, disons. J’ai voulu marquer, et parfois, le shido suffit et il vaut mieux attendre le Golden Score. » Une leçon à retenir avant la compétition par équipes – « je serai là » et en vue des prochains JO dans quatre ans, à Los Angeles. Car Agbegnenou compte bien y participer – « Je ne vais tout de même pas terminer comme ça ! »