Les simulations à l’ordre du jour : le rugby face à un défi majeur
L’air du temps sur les terrains de rugby semble n’avoir jamais été aussi pollué par les simulations. Alors que les tentatives de world Rugby pour éradiquer ce phénomène se multiplient, le fléau continue de salir petit à petit l’image d’un sport traditionnellement fondé sur l’honnêteté et l’intégrité.
Des sanctions trop timides, du pain bénit pour les simuleurs
Malgré une interdiction officielle en vigueur depuis 2016, le cadre punitif reste flou et les acteurs de la pelouse en profitent. Sans un barème précis de sanctions, les directeurs de jeu se retrouvent paralysés, hésitant à sévir, permettant ainsi aux comportements douteux de faire florès. La dernière facétie de Nolann Le Garrec, du Racing, a remis l’ouvrage sur le métier, exposant au grand jour ces pratiques qui prennent racine.
En tribune, on entend de plus en plus de supporters exhorter les soigneurs à inciter un joueur à en rajouter en cas de choc, simulant une blessure pour piquer la curiosité du TMO. Ce n’est donc pas qu’une vue de l’esprit et lors des gros matchs, ce genre de stratagème est de plus en plus grossier.
Joël Jutge et la crainte d’une dérive collective
Sur les pages du Midi Olympique, le grand patron des arbitres, Joël Jutge, tire la sonnette d’alarme. Inquiet, il confie : « C’est préoccupant, parce que ça heurte l’esprit de notre sport. Pourtant, on peut comprendre qu’un joueur souhaite dénoncer une faute non vue en direct. L’effet pervers de la vidéo, c’est ça… Néanmoins, jouer la comédie, c’est un engrenage dangereux qui mène à des débordements de simulation. » Les positions de principe affichées par World Rugby depuis 2016 semblent incapables de balayer ce fléau sur le terrain.
Pour Jutge, la solution passe par une action collective. Sa prescription ? Œuvrer à l’unisson pour préserver l’ethos du rugby : « Ne laissons pas ces comportements devenir la norme. De la presse aux coachs, en passant par les joueurs et les arbitres, tirons tous dans la même direction. Ce n’est pas le moment de se tirer dans les pattes, mais plutôt de réagir avec intelligence. Le consensus est là : la simulation n’appartient pas à notre sport. »
Technologie et sécurité, des alliées imparfaites
Malgré tous les gadgets techno à disposition, leur fiabilité reste bancale. Joël Jutge souligne la nécessité d’une priorité claire : « La sécurité des joueurs reste centrale. Avec le nombre record de cartons rouges, on voit que le jeu déloyal est une vraie préoccupation. La technologie nous aidera, enfin on espère… mais ce n’est pas encore fiable à 100 %. »
En attendant des jours meilleurs offerts par l’innovation, la véritable arme contre la triche reste l’esprit sportif. C’est un peu la carotte à côté du bâton : le fair-play est encore notre meilleur bouclier.