La situation délicate des finances de la Fédération Française de Rugby a récemment été mise en lumière par son président, Florian Grill. Dans un entretien approfondi, il a dressé un tableau préoccupant de l’avenir du rugby en France, appelant à une intervention urgente de l’État pour éviter un effondrement financier.
Les défis financiers de la Fédération
Florian Grill a lancé un avertissement clair sur l’état économique de la Fédération Française de Rugby (FFR). Lors de son entretien, il a révélé les difficultés considérables auxquelles l’organisation est actuellement confrontée. Grill a expliqué qu’il existe deux principaux problèmes financiers : le premier étant un déficit d’exploitation de 18 millions d’euros, avec des revenus de 130 millions d’euros contre des charges de 148 millions. Pour gérer cette situation, la FFR a signé six nouveaux partenariats et réduit ses dépenses, tandis que les joueurs internationaux ont accepté des réductions de primes. Ces efforts ont déjà permis d’identifier près de 15 millions d’euros d’économies potentielles.
Un héritage coûteux
Florian Grill a également souligné l’impact financier négatif laissé par la Coupe du Monde de Rugby. Ce dernier a fait état d’un déficit total de 57 millions d’euros, composé de 36 millions de déficit d’exploitation et de 19 millions de redressement fiscal réclamés en fin d’année dernière. Selon Grill, cet héritage financier est bien au-delà des capacités financières de la FFR.
Appel à l’aide de l’État
Dans ses déclarations, Grill a souligné la nécessité d’une intervention de l’État pour empêcher la FFR de tomber en faillite. Il a souligné une coresponsabilité avec le gouvernement, rappelant que des contrôleurs d’État étaient présents lors de l’organisation de France 2023, mais que ses avertissements répétés n’ont pas été pris en compte. Selon lui, sans une aide pour combler ces 57 millions d’euros, la FFR pourrait être contrainte de déposer le bilan. Il a en outre rappelé que la Coupe du Monde a généré d’importantes recettes fiscales pour l’État, ce qui justifie à ses yeux un soutien financier.
Des preuves d’amour attendues
Florian Grill a exprimé son attente non seulement de paroles de soutien, mais aussi de gestes concrets de la part de l’État. Il a insisté sur l’importance du rugby en tant que sport fédérateur pour la nation et souligné les bénéfices que le pays en tire. De plus, il a mentionné que des négociations sont en cours concernant les conditions d’utilisation du Stade de France, qui incluent un plafond de quatre matchs par an et une réduction significative du loyer.
Solidarité demandée à la Ligue Nationale de Rugby
Outre l’État, Grill a également sollicité l’aide de la Ligue Nationale de Rugby (LNR) pour soutenir les petits clubs amateurs en difficulté. Il a souligné que le rugby amateur est essentiel au développement du sport en France, mais qu’actuellement, seuls 500 des 2000 clubs ont encore des équipes jeunes. Selon lui, le rugby en France pourrait dominer les prochaines décennies, mais cela nécessiterait une meilleure répartition des ressources financières pour soutenir les petites structures. Il a conclu en rappelant que sans soutien aux clubs amateurs, le rugby professionnel n’aurait plus de fondations.
