Après le match tendu entre Clermont et Toulon, conclu par une victoire de justesse pour les Auvergnats (19-18) dimanche soir, Pierre Mignoni, homme d’expérience, était en colère. Toutefois, il a su, avec grande intelligence, apaiser les tensions lorsqu’il s’est exprimé devant les journalistes un peu plus tard. Dans le feu de l’action, Danny Priso, visiblement moins serein dans ses réactions, a dû retenir son entraîneur après le coup de sifflet final pour l’empêcher d’aller confronter l’arbitre.
Pierre Mignoni a rapidement désamorcé la situation. En voyant la vive colère de l’entraîneur de Toulon à l’issue de la rencontre entre le club varois et Clermont dimanche soir, que les Auvergnats ont remporté de justesse 19 à 18, les journalistes s’attendaient à ce que l’ancien joueur, ayant porté les couleurs des deux équipes, ne retienne pas son opinion. Furieux à chaud à cause de la décision de l’arbitre M. Marbot lors de la dernière action, et vraisemblablement exaspéré par le carton jaune infligé à Charles Ollivon à douze minutes du terme, on pouvait penser que Mignoni, en venant en conférence de presse, exprimerait sa frustration envers l’officiel, une confrontation qu’il aurait sans doute menée si Danny Priso ne l’avait pas empêché à deux reprises de s’avancer vers l’arbitre après la rencontre.
Néanmoins, c’est un Mignoni complètement apaisé (du moins en apparence) qui s’est présenté devant les journalistes pour saluer les Clermontois. « Clermont mérite sa victoire, ils ont su la décrocher dans les dernières minutes », a notamment souligné le manager du RCT, évitant de critiquer l’arbitrage, ou presque. « Je ne vais pas m’étendre sur ma colère, nous resterons dignes. Vous pourrez visionner l’action comme moi. »
Priso : « Nous nous sommes fait avoir »
Juste avant de rejoindre les vestiaires, au micro de Canal Plus, Priso, qui a dû retenir son entraîneur pour éviter qu’il ne se précipite sur l’arbitre, a eu plus de mal à retenir ses mots. « Ce fut un vrai spectacle, une parodie ce soir (…) Nous nous sommes fait avoir (…) Il y a des décisions qui me dépassent. » Avec une pointe d’ironie, le pilier gauche toulonnais a cependant reconnu que les seuls responsables de cette défaite étaient les joueurs du RCT eux-mêmes. « C’est notre faute, on ne peut pas blâmer l’arbitre. C’est notre responsabilité. » Le RCT a promis dimanche soir de retourner rapidement au travail. Effacer le souvenir amer de la fin du match contre Clermont sera sans doute moins facile.