Un projet de réforme controversé suscite l’opposition des ligues professionnelles
Introduction à la controverse autour de la réforme du sport en France
Un projet de loi visant à transformer l’organisation du sport en France a déclenché une réaction virulente de la part des ligues sportives professionnelles. Cette proposition, portée par les sénateurs Michel Savin du parti Les Républicains et Laurent Lafon de l’Union des Démocrates et Indépendants, est critiquée pour ses implications potentielles sur la stabilité et la compétitivité du sport français.
Réaction des dirigeants des ligues sportives
Dans une lettre adressée aux sénateurs et dont l’information a été diffusée par l’AFP, les présidents des principales ligues sportives comme celles du football, du basket-ball, du cyclisme, du handball, du rugby, et du volley-ball, ainsi que le président de l’Association des Ligues de Sport Professionnel, ont exprimé leur vif désaccord et leur totale incompréhension face à cette initiative législative.
Les risques associés à la proposition de loi
Les dirigeants croient que la réforme pourrait affaiblir les ligues et compromettre le modèle sportif français. Ils estiment que cette réforme contredit les efforts déployés au cours des dix dernières années pour accroître l’efficacité et la performance dans le secteur du sport professionnel. Extrait de leur courrier :
« Nous exprimons notre incompréhension totale et profond désaccord concernant les nouvelles règles relatives aux interactions institutionnelles entre les fédérations et les ligues professionnelles. La structure de cette proposition de loi menace de fragiliser les ligues et de déstabiliser le modèle sportif établi en France, perturbant ainsi les progrès réalisés ces dix dernières années ».
Les implications de la réforme sur le sport français
Déposée le 19 mars 2025 au Sénat, la loi envisage notamment de renforcer l’emprise de la Fédération Française de Football sur la Ligue de Football Professionnel. Elle permettrait aux fédérations de retirer la gestion d’une discipline à une ligue en cas de manquements jugés contraires à l’intérêt général. De plus, elle introduit de nouvelles règles de surveillance sur les budgets des clubs et ligues professionnelles, ainsi que sur la formation de sociétés commerciales par ces ligues.
Les responsables des ligues craignent que ces mesures ouvrent la voie à des compétitions privées échappant à la régulation des autorités sportives, mettant en péril l’organisation actuelle du sport professionnel.
Le débat sur la répartition des revenus des clubs
Un point particulièrement contesté est l’article 7 de la loi, conférant aux fédérations le droit de décider comment distribuer les revenus des clubs. Le président de la Ligue de Football Professionnel a fait valoir que cette disposition constitue un retour en arrière de plusieurs décennies, insistant sur le fait que les clubs doivent conserver la gestion de leur stratégie financière et de leurs priorités monétaires, étant donné qu’ils possèdent les droits télévisés depuis 2004. Il a clairement exprimé : « L’article 7, qui donne aux fédérations le pouvoir sur la répartition des revenus des clubs, doit être retiré ».
Appel à une concertation avec le gouvernement
Face à ces préoccupations, les ligues sportives attendent désormais que le gouvernement et les sénateurs réagissent, soulignant la nécessité d’un dialogue approfondi avec l’ensemble des acteurs du sport professionnel pour une réforme qui reflète mieux les réalités et besoins du secteur.