Quelque temps après s’être affrontés en quart de finale, Damian de Allende révèle que l’équipe sud-africaine avait une motivation supplémentaire face à l’équipe de France. Cette dernière est liée au sentiment d’injustice ressenti par les Springboks du fait que la France ait été choisie comme pays hôte pour la Coupe du monde, un événement que l’Afrique du Sud espérait organiser.
Plusieurs mois sont passés depuis que l’Afrique du Sud a levé le trophée de la Coupe du monde, et Damian de Allende partage que l’affrontement le plus ardu pour les Springboks fut contre la France pendant la compétition. A contrario de Siya Kolisi, le capitaine qui a montré une certaine empathie envers l’équipe de France après l’avoir empêchée de concrétiser son aspiration à un championnat du monde sur son propre sol, De Allende, le centre de 32 ans, admet qu’il a pris un malin plaisir à contrecarrer les espoirs du rugby français.
Damian de Allende a ouvertement déclaré à Rugby Pass TV qu’il ne ressentait aucun regret vis-à-vis des Français. Il explique son manque de compassion par les circonstances contestées de l’attribution de la Coupe du Monde à la France, ainsi que par la déception ressentie après que l’opportunité d’accueillir le tournoi a été ôtée à l’Afrique du Sud. Cet aspect avait rendu la confrontation en quart de finale particulièrement significative pour lui et ses coéquipiers, exacerbée par les explications de Rassie Erasmus sur les coulisses de cette décision.
L’enjeu oublié de l’organisation française
De Allende souligne l’anomalie de la situation, rappelant que l’Afrique du Sud n’a pas eu l’occasion d’accueillir la Coupe du Monde depuis 1995 et que l’édition 2023 aurait probablement été sa meilleure chance de le faire à nouveau. Il met l’accent sur le fait que bien des gens ont perdu de vue ce qu’a entrepris la France pour s’assurer l’honneur d’organiser à nouveau le prestigieux événement.
Lorsque la décision d’attribution de la Coupe du monde 2023 a été prise en novembre 2017, l’Afrique du Sud figurait parmi les candidats sérieux, soutenue par un rapport technique de World Rugby qui, deux semaines avant le vote final, louait à l’unanimité la proposition sud-africaine. Cependant, en dépit d’un dossier apparemment solide, c’est la France qui l’emporte avec 29 votes contre 15 au second tour. Les manœuvres du président de la Fédération Française de Rugby, Bernard Laporte, et un lobbying efficace auraient influencé le résultat final. Il est rapporté que même Rugby Afrique a voté pour la France, plutôt que pour l’Afrique du Sud. Suite à cette controverse, World Rugby a pris la décision de rendre publics les résultats des votes pour plus de transparence dans le futur.