Dans une déclaration conjointe diffusée ce lundi, la Fédération française de rugby, la Ligue nationale de rugby et le syndicat des joueurs, Provale, expriment leur opposition résolue à la proposition de World Rugby concernant l’introduction d’un nouveau carton rouge d’une durée de vingt minutes, prévu dans le cadre des règles que l’organisation envisage d’adopter.
À l’approche du retour très attendu d’Antoine Dupont en Top 14, lors d’un match opposant Toulouse à Clermont (NDLR : ce retour s’est soldé par un triplé pour la vedette des Rouge et Noir), l’entraîneur toulousain Ugo Mola a publiquement exprimé son opposition au concept du carton rouge de vingt minutes. Il ne sera certainement pas le seul à se dresser contre cette perspective de modification des règles que World Rugby envisage d’introduire. Les trois principales autorités du rugby français ont aussi affiché leur désaccord, rejetant fermement cet assouplissement de la règle actuelle du carton rouge, qui autoriserait le remplacement du joueur sanctionné après vingt minutes, sans pour autant permettre au joueur fautif de réintégrer le terrain.
Dans un communiqué conjoint diffusé ce lundi, la Fédération française de rugby (FFR), la Ligue nationale de rugby (LNR) et Provale, qui est le syndicat des joueurs et joueuses professionnels de rugby en France, ont exprimé une opposition catégorique à ce projet de carton rouge de vingt minutes. Ils ont déclaré : « La FFR, la LNR et Provale rejettent fermement l’adoption de la règle du carton rouge de vingt minutes et exhortent World Rugby à se baser sur des données fiables avant de modifier une sanction aussi essentielle, en particulier vis-à-vis de l’impact sur la sécurité des joueurs. »
« Cette règle symboliserait un recul inacceptable »
Les trois institutions s’appuient sur les résultats peu concluants de l’expérience menée avec cette règle, testée durant la Coupe du monde des moins de 20 ans. Les données collectées, jugées insuffisantes, n’offrent pas de justification suffisante pour envisager son application à l’échelle mondiale. À l’image des propos de Mola à la fin de la semaine dernière, la FFR, la LNR et Provale considèrent l’introduction de ce carton rouge de vingt minutes comme une grave erreur.
« Cette règle représenterait un retour en arrière inacceptable par rapport aux mesures instaurées depuis plusieurs années pour minimiser les impacts à la tête et inciter les joueurs et joueuses à maîtriser davantage leur technique de contact. Son instauration pourrait favoriser un jeu plus agressif, ou engendrer des débats liés à l’exploitation tactique de la règle, ce qui aurait également un effet néfaste sur l’image du rugby. » Il est cependant peu probable que World Rugby prenne sérieusement en compte ce message, pas plus que les avis des entraîneurs du championnat de France.