Deux mois après avoir subi un malaise cardiaque lors d’un match de championnat en Italie face à l’Inter Milan, Edoardo Bove, milieu de terrain talentueux évoluant à la Fiorentina, assistera jeudi à la fin de cette rencontre depuis le banc des remplaçants. À 22 ans, il est encore incertain quant à la reprise de sa carrière sportive.
Un épilogue dramatique pour Edoardo Bove
Le 1er décembre dernier marqua un tournant dans l’existence d’Edoardo Bove. Lors du choc entre la Fiorentina et l’Inter, pour la 14e journée de Serie A, à la 16e minute, l’italien, membre de l’équipe espoir, s’écroule soudainement sur le terrain.
Dès cet instant, ses coéquipiers et les joueurs de l’équipe adverse se précipitent, paniqués, pour appeler à l’aide. Victime d’un arrêt cardiaque, Bove doit être transporté en urgence à l’hôpital Careggi de Florence, sous les yeux inquiets des joueurs et du public présent au stade Artemio Franchi.
Heureusement, il reprend conscience rapidement et quitte l’unité de soins intensifs. Edoardo Bove, prêté par l’AS Rome à la Fiorentina, demeure toutefois à l’hôpital pendant treize jours et se voit implanter un défibrillateur sous-cutané, une mesure de sécurité vitale.
En raison de cet appareil, il ne peut participer aux entraînements avec ses coéquipiers et doit se contenter d’une place sur le banc pour les 74 minutes restantes du match, crucial pour l’Inter, qui, en cas de victoire, pourrait égaler le leader, Naples.
Perspectives limitées
D’après un membre du personnel médical d’un club de Serie A consulté par l’AFP, les chances qu’un joueur de football avec une défaillance cardiaque prenant un défibrillateur puisse rejouer en Italie sont minces, voire inexistantes. Depuis 1982, tous les sportifs en Italie, amateurs comme professionnels, doivent présenter un certificat médical prouvant leur aptitude à pratiquer leur sport. Pour obtenir ce document précieux, les footballeurs professionnels doivent subir de nombreux examens, notamment des tests cardiaques, comme l’électrocardiogramme, les tests d’efforts et les analyses sanguines.
Avec cet appareil, Bove est vu par les autorités italiennes comme étant à risque. Il pourrait endommager son défibrillateur lors d’un contact physique ou d’un tacle, risquant ainsi sa vie.
Même si les réglementations italiennes sont rigides, rien n’empêche Bove de continuer sa carrière dans un autre championnat, par exemple en Premier League anglaise. Après avoir été victime d’une crise cardiaque lors du match d’ouverture de l’Euro 2021 à Copenhague, le Danois Christian Eriksen a pu relancer sa carrière après la rupture de son contrat avec l’Inter Milan, où il ne pouvait plus jouer. Il a repris début 2022 à Brentford avant de signer quelques mois plus tard à Manchester United, son club actuel.
Permission spéciale pour Edoardo Bove
En attendant la décision d’une commission médicale sur son avenir, Bove a obtenu de la Fédération italienne une autorisation lui permettant d’assister depuis le bord de touche aux matchs et entraînements de ses coéquipiers. Il lui arrive également d’arbitrer certaines rencontres, selon la Fiorentina.
Le football italien cherche activement à comprendre pourquoi certains joueurs subissent encore des incidents cardiaques, malgré la vigilance médicale à laquelle ils sont soumis.
Le docteur Walter Della Frera, responsable médical de l’Association des footballeurs italiens (AIC), mentionne qu’il existe toujours un « élément d’imprévisibilité » dans les tests. « Même avec tous ces examens, nous ne pouvons pas tout détecter. Il y a de multiples facteurs menant à un problème cardiaque qui ne peuvent pas être prévus », explique-t-il. « Nous ne pouvons pas effectuer des IRM sur tout le monde pour détecter des petites lésions susceptibles de provoquer des arythmies. Cela serait impossible tant financièrement que logiquement », précise-t-il.