Les critiques sur le système antidopage dans le tennis s’intensifient parmi les joueuses de premier rang, mettant en lumière des préoccupations importantes qui appellent à une remise en question des procédures en place. Aryna Sabalenka et Jessica Pegula, respectivement classées première et cinquième joueuses mondiales, ont récemment exprimé leurs inquiétudes quant à l’équité et à la fiabilité du cadre antidopage, notamment à la suite de l’affaire impliquant Jannik Sinner.
Un système sous le feu des critiques
Lors d’un échange en marge du tournoi de Dubai, la finaliste de l’US Open 2024 a exprimé son scepticisme face aux critères arbitraires semblant guider les décisions antidopage. Selon elle, le manque de cohérence nuit à l’équité du système pour les athlètes. Jessica Pegula partage ce point de vue et considère que le processus présente d’importantes lacunes. Elle appelle à un examen rigoureux, mettant en lumière le pouvoir des instances antidopage de compromettre irrémédiablement la carrière des sportifs. Actuellement, aucun joueur ne semble avoir confiance en ces procédures, ce qui, d’après Pegula, est néfaste pour le sport.
Des ajustements nécessaires au quotidien
Sabalenka, s’exprimant en tant que joueuse numéro un mondiale, a admis avoir changé certaines habitudes par prudence. Par exemple, elle a confié qu’elle évitait désormais de boire dans le même verre lorsqu’elle s’absentait brièvement dans des lieux publics. Cette vigilance découle d’une méfiance accrue, craignant qu’une contamination involontaire, telle que l’application d’une crème, puisse conduire à un test positif. Selon elle, la confiance dans le système antidopage est sérieusement entamée, compliquant la relation des joueurs avec ces procédures.
L’affaire Sinner : un exemple de crise de confiance
Le cas de Jannik Sinner a particulièrement attiré l’attention. Cet Italien, présentement au sommet du classement mondial, a été sanctionné par l’Agence mondiale antidopage (AMA) d’une suspension de trois mois, malgré la reconnaissance de sa bonne foi concernant une contamination accidentelle. Ce dénouement a fait suite après des discussions prolongées, et devrait permettre à Sinner de reprendre la compétition avant Roland-Garros, même si son absence aux tournois majeurs de mars et avril reste inévitable. Auparavant, une autre joueuse de premier plan, la Polonaise Iga Swiatek, avait accepté une suspension d’un mois pour un cas semblable.
Soutien des pairs à Sinner
Dans cette atmosphère tendue, plusieurs joueurs ont manifesté leur appui à Sinner. Casper Ruud a souligné son amitié avec l’Italien, affirmant sa confiance en son intégrité et son retour inévitable au sommet. L’ancien vainqueur de tournois du Grand Chelem, Richard Gasquet, a également témoigné en faveur de Sinner, déclarant son impatience de le voir compétir à nouveau, en raison de sa réputation de joueur affable et talentueux.
Cependant, l’issue de la suspension de Sinner ne fait pas l’unanimité et a suscité des commentaires critiques de la part de certains collègues, dont Nick Kyrgios et Stan Wawrinka, remarquant le traitement perçu clément dont a bénéficié le joueur italien. Cela alimente un débat plus vaste sur l’application et la rigueur des protocoles antidopage, divisant les opinions parmi la communauté des joueurs et soulignant la nécessité de réformes potentielles pour restaurer la confiance dans le système de régulation de la propreté du sport.