Le tennisman Jenson Brooksby a vécu une journée mémorable ce dimanche en décrochant son tout premier trophée lors du tournoi ATP 250 organisé à Houston, aux États-Unis. L’Américain, âgé de 24 ans et ayant déjà atteint la 33e place mondiale avant de redescendre à la 507e position, a surpassé son compatriote Frances Tiafoe, classé 17e à l’ATP, en remportant deux sets (6-4, 6-2). Ce triomphe arrive après deux finales perdues en 2021 et 2022, marquant une victoire décisive dans sa carrière.
Un tournant dans sa carrière
Brooksby, après s’être fracturé le poignet et avoir enduré une suspension de treize mois à cause de manquements liés aux contrôles antidopage, avait vu son classement mondial chuter. Cette nouvelle victoire lui permet de remonter au 172e rang au classement mondial, signalant une étape importante dans sa carrière sportive.
Ce succès revêt une dimension encore plus symbolique en raison du parcours de vie de Jenson Brooksby. Diagnostiqué autiste dès l’âge de quatre ans, il ne parlait pas encore à cet âge et suivait quarante heures de thérapie hebdomadaires pour améliorer ses capacités de communication.
Resté longtemps discret sur sa condition, c’est en décembre dernier qu’il a choisi de s’exprimer librement à ce sujet. Il déclare à la BBC : « Mon autisme peut être un atout, et le sport m’a énormément aidé à m’épanouir. Lorsque je reste inactif, je ressens une accumulation d’énergie, et le fait d’être un enfant actif m’a aidé à la canaliser. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus résistant mentalement ». A travers son histoire personnelle, il espère encourager d’autres jeunes autistes à poursuivre leurs aspirations, indépendamment du domaine choisi.
Au-delà de sa victoire, Brooksby établit également une performance notable sur le plan statistique. Partant de la 507e place mondiale avant le tournoi, il devient le troisième joueur avec le classement le plus bas à remporter un titre ATP. Seuls Marin Čilić (777e lors de Hangzhou 2024) et Lleyton Hewitt (550e lors d’Adélaïde 1998) avaient précédemment réussi à décrocher un trophée avec un classement similaire.
Čilić, autrefois dans le top 3 mondial et vainqueur de l’US Open 2014, et Hewitt, ancien numéro 1 mondial et double champion de Grand Chelem grâce à ses succès à Wimbledon en 2002 et à l’US Open en 2001, figurent parmi les grandes figures du tennis aux côtés de Brooksby. Ce dernier, bien qu’arrivant d’un classement modeste, a-t-il le potentiel de suivre une ascension comparable ? Seul l’avenir le confirmera.
