Arthur Fils : fracture de fatigue, Wimbledon incertain

PARIS – Arthur Fils, le numéro 1 du tennis français, a dû renoncer à Roland-Garros avant son troisième tour, ajoutant une nouvelle blessure à sa série de pépins physiques en Grand Chelem. Une fragilité qui commence à soulever des questions sur le début de sa carrière.

Un combat acharné mais une fin cruelle

La scène se passe au deuxième tour, sa meilleure prestation à Paris après deux sorties prématurées en 2023 et 2024. À seulement 20 ans, Arthur Fils a dû puiser dans ses réserves pour venir à bout de l’Espagnol Jaume Munar. Après avoir dominé les deux premiers sets, il voit son corps lâcher. L’Espagnol revient à égalité, l’impuissance se lisant sur le visage du Français.

Et là, coup de théâtre ! Malgré la douleur persistante, Fils arrache le cinquième set (6-4) au bout de 4 h 25 de lutte acharnée, se qualifiant héroïquement pour le tour suivant. Mais voilà, la blessure était déjà bien installée.

Une décision lourde de conséquences

« J’avais des soucis au dos avant de commencer », explique Arthur. Il a tout de même décidé de jouer, mais contre Munar, tout s’est aggravé. Des examens plus tard, il était clair que le match contre Andrey Rublev ne pouvait pas avoir lieu.

Originaire de Bondoufle, près de Paris, Fils traîne cette fragilité lombaire depuis toujours. Son adolescence a été marquée par le port d’un corset pour consolider sa vertèbre L5. Les douleurs, il connaît : « Je suis assez cambré, ça n’aide pas. J’ai eu un œdème osseux dans une zone similaire », raconte-t-il, stoïque.

En janvier, lors des Internationaux d’Australie, c’était la cheville gauche qui l’avait contraint à l’abandon au troisième tour contre Ugo Humbert, un autre Français.

Envisager l’avenir avec prudence

L’avenir à Wimbledon ? En pointillé, mais pas hors de cause. « Pour l’instant, c’est entre parenthèses (…) Je vais rater certains tournois, mais je vise un retour pour Wimbledon, même si rien n’est sûr », affirme-t-il.

En déclarant forfait à Roland-Garros, Fils espère éviter une absence prolongée. L’idée est d’être sur la touche « quatre à six semaines seulement » au lieu de plusieurs mois. Un calcul optimiste, mais nécessaire.

L’année n’a pas été simple entre Melbourne et Paris, mais ça n’a pas empêché Fils d’enchaîner les quarts de finale en Masters 1000 : Indian Wells, Miami, Monte-Carlo. Son jeu s’affine, se solidifie.

Regarder devant avec ambition

« À 20 ans, je n’ai pas encore le physique que j’aurai à 25. J’ai du boulot pour mieux gérer la durée, les tournois qui s’allongent, les matchs de plus en plus intenses », analyse-t-il, lucide.

Et pour rassurer la France du tennis, il ajoute dans un sourire : « J’ai encore 10 ou 12 Roland-Garros devant moi. » L’avenir lui tend les bras, et il compte bien ne pas le décevoir.

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