Khelif : l’or, envers et contre tous

Souvent interrogée et critiquée à propos de sa féminité, l’Algérienne Imane Khelif a décroché le titre de championne olympique dans la catégorie des moins de 66 kg. La boxeuse a su surmonter les controverses et a offert une réponse éclatante par ses performances exceptionnelles.

Il n’y avait qu’une seule manière de répondre, et Imane Khelif a choisi le lieu idéal : le ring. L’Algérienne a remporté ce vendredi soir le titre de championne olympique dans la catégorie des moins de 66 kg aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Devant un stade de Roland-Garros plein à craquer, la boxeuse n’a laissé aucune chance à son adversaire, Liu Yang. Après trois rounds de combat, l’athlète de 25 ans a largement dominé la Chinoise, s’imposant avec une note unanime de 5-0 par les cinq juges. En examinant les scores, on constate qu’Imane Khelif a été désignée victorieuse à chaque fois, sans contestation possible.

« Je suis comme tous les athlètes, ici pour réaliser mon rêve. Je vais tout donner pour décrocher la médaille d’or » a déclaré l’Algérienne après sa demi-finale, dans des propos recueillis par l’Équipe. Force est de constater que la boxeuse a tenu sa promesse. Avant d’atteindre cette finale, elle avait notamment battu l’Italienne Angela Carini en 46 secondes après abandon, puis la Hongroise Anna Luca Hamori et la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng sur le score de 5-0.

Question de féminité

Si sa carrière « sportive » s’est bien conclue, son parcours hors du ring a été parsemé d’obstacles. Depuis le début de son aventure parisienne, Imane Khelif a été la cible de critiques virulentes en raison de son apparence et de son genre. Elle a également été prise dans le conflit entre le CIO et l’IBA, la fédération internationale de boxe. Cette dernière avait déclaré que l’Algérienne avait « échoué » à un test de genre, ce qui l’avait exclue des championnats du monde à New Delhi en Inde, l’accusant d’être un homme. De son côté, le CIO n’a pas donné foi à cette accusation et lui a permis de concourir à Paris. Cette polémique a ressurgi dès son premier combat, lorsqu’elle a battu l’Italienne en moins d’une minute. Les critiques ont alors évoqué son taux de testostérone élevé, mais ce résultat peut être dû à une hyperandrogénie, une condition naturelle affectant environ 5 % des femmes. Restant fidèle à elle-même et à sa passion pour la boxe, Imane Khelif a donné une réponse fracassante à ses détracteurs.