Xavier Sadourny : « J’ai ressenti une période étrange de 3 semaines »

Xavier Sadourny : Un Manager Inattendu Prend sa Place

Transition Rapide à la Tête du Castres Olympique

En janvier dernier, Xavier Sadourny a été projeté sur le devant de la scène avec un rôle de manager qu’il n’avait pas prévu d’endosser aussi tôt. Cet homme de 48 ans assume désormais avec succès les responsabilités du Castres Olympique, à la veille d’un quart de finale de Champions Cup historique face à Northampton.

Cette situation est née d’un passage de relais anticipé. Initialement, le changement à la direction du CO était prévu pour la saison suivante, mais a été précipité par le retrait volontaire de Jeremy Davidson. Le 4 janvier, au lendemain d’une victoire contre Pau (24-19), Davidson, l’Irlandais, décide de prendre du recul. Il cède ainsi la place à son adjoint, Xavier Sadourny, ancien responsable des lignes arrière du club.

Un Scénario Prévoyant

Ce revirement ne s’est pas fait sur un coup de tête : deux mois auparavant, Pierre-Yves Revol, président du club, et Matthias Rolland, directeur général, avaient décidé d’un nouveau schéma de gouvernance. Une décision difficile à accepter pour Davidson, qui espérait rester en fonction plus longtemps.

Sadourny admet ouvertement, selon une interview donnée à un quotidien sportif, avoir ressenti de l’appréhension notamment dans les relations avec Jeremy, bien que tous deux aient gardé une attitude professionnelle. Le moment où le club a décidé de ne pas renouveler Davidson a été délicat, et quand Sadourny a été nommé, cela a marqué un tournant supplémentaire.

Une Conduite Silencieuse mais Assurée

En évitant le bruit médiatique, Sadourny avance avec prudence mais détermination. Depuis qu’il a pris les commandes, Castres a joué neuf matchs, remportant six victoires, obtenant deux nuls, et ne subissant qu’une seule défaite à Montpellier (21-17). De plus, le club s’est qualifié pour les quarts de finale de la Champions Cup, en particulier grâce à une victoire spectaculaire contre Trévise (39-37).

L’étincelle a pourtant pris dès janvier, lors d’un match contre les Saracens (24-32), où Sadourny a osé une stratégie expérimentale. Il reconnaît la part de chance dans ce succès, mais reste conscient des fragilités à long terme.

Des Inspirations et une Approche Éclectique

Interrogé sur ses influences, Xavier Sadourny mentionne Vern Cotter et Franck Azéma, ses mentors de Clermont. Ces deux figures l’ont marqué par leurs méthodes de management distinctes : l’un par son charisme imprévisible, l’autre par son ouverture et sa capacité d’écoute. Sadourny a amalgamé ces approches pour développer sa propre vision du leadership.

Aujourd’hui, il a trouvé un équilibre, éloigné de l’autoritarisme passé. Il est désormais ouvert aux suggestions de ses joueurs sur le terrain, donnant la priorité à leur ressenti plutôt qu’à des directives rigides.

Un Leader Humble Face aux Décisions Cruciales

Malgré sa réussite, Sadourny admet qu’une part de son rôle lui pèse : faire des choix dans la composition de l’équipe. Il confesse ne pas aimer trancher, cherchant à éviter les décisions s’appuyant sur l’affect. Par exemple, le choix de ne pas aligner Geoffrey Palis contre Trévise, bien qu’il soit un joueur clé, en illustre la difficulté. Pour le match à Northampton, Palis retrouvera cependant sa position de titulaire.

Bien qu’ayant pris la tête du club de manière inattendue, Xavier Sadourny s’affirme aujourd’hui par sa cohérence et sa modestie. À l’aube d’un possible exploit européen, il incarne une nouvelle forme de leadership dans le monde du rugby.

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