La Fédération australienne de rugby a exprimé ses préoccupations à l’égard de la tendance croissante des clubs français à recruter de jeunes talents australiens prometteurs, avant que ceux-ci ne puissent pleinement développer leurs capacités dans leur pays natal. Cette situation, largement commentée par le journal Sud-Ouest, met en lumière les tensions grandissantes dans l’univers du rugby international.
Les inquiétudes de la Fédération australienne
La situation a atteint son paroxysme avec le cas de Visesio Kite, prometteur pilier de 16 ans, que le Stade Rochelais vient de recruter. Ce transfert a suscité un débat intense dans le monde du rugby.
Daniel Herbert, président de la Fédération australienne, a exprimé sa désapprobation face à ce qu’il qualifie de véritable prédation organisée des talents émergents australiens au profit de clubs étrangers. Selon lui, la France a largement les ressources nécessaires pour former ses propres athlètes.
Appel à une intervention de World Rugby
Devant cette situation préoccupante, l’Australie entend saisir World Rugby afin de discuter des règles existantes concernant le recrutement international. Herbert insiste sur la nécessité d’établir une réglementation claire pour définir quelles pratiques sont acceptables.
Cette problématique ne concerne pas que l’Australie. Le Sydney Morning Herald rapporte que diverses fédérations soutiennent l’idée d’une révision des règles, craignant que le rugby local soit pénalisé par certaines pratiques internationales.
Regard sur la réglementation actuelle
World Rugby interdit le recrutement non sanctionné et le débauchage des joueurs mineurs. Cependant, Herbert souligne que ce sont certains clubs, plutôt que les fédérations, qui contournent ces règlements.
La polémique autour de la signature de Kite a ravivé le débat : ce jeune joueur, comparé aux stars comme Will Skelton, représente une génération de sportifs australiens que son pays entend conserver. Un autre joueur prometteur, Heinz Lemoto, âgé de 17 ans, attirerait également l’attention des clubs du Top 14.
L’Australie face à une concurrence internationale
Herbert exprime sa frustration de voir l’Australie presque isolée dans sa résistance à ces méthodes de recrutement agressif. La fédération espère susciter une prise de conscience collective qui limiterait les recrutements internationaux de ce type.
En arrière-plan, un enjeu crucial se dessine : la mondialisation du rugby et la montée en puissance des clubs européens aux ressources financières considérables. L’Australie souhaite que cette compétition accrue ne se fasse pas au détriment de la formation locale.