Thomas Pesquet : « Certains astronautes n’ont jamais été dans l’espace après 10 ans »

L’astronaute français Thomas Pesquet a récemment partagé ses réflexions au cours d’une interview détaillée accordée à Midi Olympique. Il y aborde notamment la blessure du joueur de rugby Antoine Dupont, et fait un parallèle entre le parcours des sportifs et celui des astronautes, soulignant les défis physiques et psychologiques que chacun doit affronter.

La convalescence d’Antoine Dupont

Dans cet entretien, Thomas Pesquet s’est exprimé au sujet de la période de rétablissement que traverse Antoine Dupont. Selon lui, le rugbyman a toutes les cartes en main pour gérer cette phase critique. Loin d’être préoccupé, Pesquet affirme que Dupont sait exactement quelles étapes suivre pour se remettre sur pied. Bien que la blessure soit de nature physique, Pesquet insiste sur l’importance cruciale de l’état d’esprit pour un retour optimal.

L’astronaute souligne la force mentale d’Antoine Dupont, le rassurant quant à sa capacité à revenir en pleine forme. Selon Pesquet, les moments de convalescence peuvent parfois être éprouvants pour les sportifs, avec une activité réduite et moins d’interactions. Cependant, il est confiant que le soutien entourant Dupont jouera un rôle de motivation. Pesquet conclut sur un ton amical en invitant Dupont à partager un verre avec lui, profitant de cette période de repos forcé.

Parallèle avec la vie d’astronaute

Pesquet établit un parallèle intéressant entre les expériences des sportifs et celles des astronautes. Il explique qu’un astronaute peut consacrer une décennie entière à se préparer pour une mission spatiale qui pourrait ne jamais se concrétiser en raison d’aléas de santé. Ce contexte met en lumière l’importance de l’engagement mental et de la gestion de l’incertitude.

Le doute fait partie intégrante du processus, particulièrement chez les astronautes. Contrairement aux sportifs qui s’engagent régulièrement en compétition, les missions spatiales peuvent être planifiées à très long terme. Cela nécessite une préparation continue sans la certitude de partir un jour. Pesquet relate que, même après des années d’entraînement, rien n’est garanti. Ainsi, il est crucial de cultiver un plaisir intrinsèque dans la préparation elle-même.

La gestion de l’incertitude

Thomas Pesquet partage également sur la manière dont il gère l’incertitude inhérente à son métier. Lorsqu’il était pilote de chasse, il s’entraînait en simulateur tout en réalisant aussi des vols réels, une routine bien différente de celle dans l’espace. Cette similitude dans le processus de préparation et les obstacles potentiels lui a permis d’accepter progressivement l’incertitude.

Il souligne que certains de ses collègues, après de longues années de préparation, ont vu leur rêve de l’espace anéanti par des imprévus médicaux. Pour Pesquet, accepter la possibilité que tout puisse ne pas se dérouler comme prévu était une façon de se protéger mentalement. Il préférait maintenir une certaine distance, admettant que les choses ne se déroulent pas toujours comme envisagé.

Aboutissement d’un rêve

Enfin, Pesquet décrit le soulagement et le bonheur ressentis lorsqu’il a finalement atteint l’espace, après avoir envisagé tant de scénarios où cela aurait pu échouer. Se retrouver réellement dans l’espace a été pour lui un aboutissement colossal, un moment de libération après tant d’années d’incertitude. Ce moment, où chaque obstacle semblait dissipé, lui a laissé un sentiment indescriptible de victoire sur le doute et l’incertitude.