Protection des joueurs : La FFR réagit à l’amnésie de Sébastien Chabal

Réaction du président du comité médical de la FFR face aux révélations de Sébastien Chabal sur ses troubles de mémoire

Un appel à l’action pour une meilleure prise en charge médicale

Ce vendredi, le président du comité médical de la Fédération Française de Rugby (FFR), Olivier Capel, a commenté sur BFMTV les révélations inquiétantes de Sébastien Chabal concernant ses sérieuses pertes de mémoire. Capel a souligné les efforts entrepris par l’organisation nationale visant à aider les joueurs actuels et passés du XV de France.

Olivier Capel, qui a officié au sein du LOU Rugby et préside actuellement le comité médical de la FFR, a eu l’occasion de côtoyer Chabal pendant sa carrière sportive. Après les aveux alarmants de cet ancien joueur, qui ne se souvient plus de nombreux de ses matchs, le médecin a mis en garde contre les amnésies et trous de mémoire touchant plusieurs professionnels ou anciens sportifs.

L’importance d’une évaluation médicale poussée

Capel a insisté lors de son intervention télévisée sur le besoin impératif pour Chabal de consulter. Il a expliqué qu’il était crucial d’évaluer les problèmes de mémoire, de comprendre s’ils sont anciens et s’ils s’aggravent avec le temps. «Il est essentiel d’identifier la cause de ces troubles. On peut affirmer avoir des problèmes de mémoire, mais ce sujet est tellement significatif qu’une consultation médicale est indispensable», a-t-il souligné.

Olivier Capel a exprimé la nécessité de ne pas sous-estimer les problèmes neurologiques de Chabal et a réaffirmé sa volonté de diagnostiquer clairement ces troubles afin de fournir un meilleur soutien.

Observations inquiétantes et besoin d’investigations complémentaires

En passant en revue le reportage, Capel a remarqué que Chabal évoquait aussi des souvenirs d’enfance. Ainsi, ses pertes de mémoire ne couvrent pas toute sa vie. Cela justifie l’intérêt d’une évaluation approfondie pour comprendre l’origine de ces troubles. Bien que Chabal ait décrit avec précision son amnésie, elle nécessite un examen détaillé.

Des démarches médicales avec bilans et IRM

Le problème rencontré par Chabal n’est pas un cas isolé dans le monde du rugby. En France comme ailleurs, plusieurs figures emblématiques du sport ont témoigné de complications de santé après avoir subi des commotions ou des traumatismes répétés durant leur carrière.

Olivier Capel a mentionné : «Il existe d’autres témoignages similaires parmi les joueurs français et étrangers. La question est de savoir si ces symptômes sont directement liés au rugby, particulièrement à une époque où la gravité des chocs était sous-estimée et où la reconnaissance des commotions était faible par rapport à aujourd’hui», a-t-il poursuivi. La FFR envisage de créer un parcours médical permettant de diagnostiquer les encéphalopathies chroniques post-traumatiques.

Il a également expliqué qu’un processus comportant des examens sanguins et des IRM pourrait être proposé aux internationaux présentant des symptômes, qu’ils soient en activité ou non.

Adapter les règles pour un rugby moins agressif

Outre les soins apportés aux commotions et le suivi des anciens joueurs, Capel a souligné l’importance de réduire certains impacts dans le rugby. Des changements au niveau amateur ont permis de diminuer certaines blessures.

Par exemple, dans les divisions amateures, le plaquage est enseigné au niveau des hanches plutôt qu’au niveau des épaules. Cette modification a entraîné une réduction significative des coups, et vraisemblablement aussi des cas de commotions.

Capel a insisté sur la nécessité de rendre ces règles adaptées plus largement acceptées pour que le rugby devienne un sport moins traumatisant. La politique de la Fédération est orientée vers une modification des règles et de nombreux autres pays ont emboîté le pas en abaissant la hauteur autorisée des plaquages dans leurs propres circuits amateurs.