Philippe Chauvin : Impact dramatique d’un non-lieu sur le rugby français

Le décès tragique de Nicolas Chauvin, un jeune espoir du Stade Français, lors d’un match contre l’Union Bordeaux-Bègles en 2018, a bouleversé le monde du rugby. Depuis ce drame, son père, Philippe Chauvin, mène un combat pour que justice soit faite et que cet accident ne soit pas simplement qualifié d’incident de jeu.

Un combat pour la vérité

Après la perte de son fils, Philippe Chauvin n’a cessé de chercher la reconnaissance légale des responsabilités impliquées. Il espère que la justice admette que ce qui s’est passé n’était pas un simple accident sportif. Durant une interview avec le Midi Olympique, il a exprimé ses critiques envers la Ministre des Sports Marie Barsacq. Chauvin accuse également la Fédération Française de Rugby de ne pas avoir voulu se constituer partie civile dans cette affaire. Il explique qu’ils ont attendu plus de six ans pour obtenir un rapport d’expertise qui ne leur a été proposé qu’après la diffusion d’un reportage du Parisien. C’était comme si la publication de cette vidéo avait enfin fait bouger les choses de manière miraculeuse.

L’omerta dans le monde du rugby

Philippe Chauvin déplore le silence et les manquements qu’il a rencontrés. Il a demandé à plusieurs reprises ce rapport à la Fédération, d’abord à Bernard Laporte, en tant qu’ancien président, puis à son successeur Florian Grill. Malgré ses appels aux différents Ministres des Sports – de Roxana Maracinéanu à Marie Barsacq – et la disparition présumée de la vidéo cruciale par les services de la Fédération, son combat n’a reçu qu’un soutien limité. Il estime que l’omerta a sévi dans le monde du rugby tout au long de la procédure judiciaire.

Les conclusions judiciaires remises en question

Le juge en charge de l’affaire a décidé de rendre un non-lieu en janvier dernier. Philippe Chauvin conteste cette décision, soulignant que même le juge a reconnu l’existence de deux fautes qui, selon les conclusions des médecins légistes, ont contribué à la mort de son fils. Cependant, la position du juge reposait sur des critères tels que la « vitesse normale » et « l’intensité du choc », éléments que Chauvin trouve subjectifs. L’avocat de la famille, Maître Jérôme Stéphan, est convaincu qu’il reste des arguments à présenter pour qu’un examen plus approfondi de la décision soit obtenu.

Le rapport d’expertise de la Fédération, trop tardif

Philippe Chauvin estime que le rapport d’expertise rendu par la Fédération arrive tardivement par rapport à la procédure judiciaire en cours. Il espérait qu’un tel document aurait pu influencer la décision de justice. Selon lui, le rapport doit déterminer clairement ce qui est accepté ou non dans le jeu. Depuis 2019, Chauvin demande des clarifications sur les responsabilités qui ont mené à cet incident tragique. Pour lui, trois acteurs sont impliqués: son fils et les deux joueurs qui ont effectué le plaquage. Il souhaite que le rapport évalue s’ils ont commis des fautes ou adopté un comportement dangereux.

L’impact d’une confirmation du non-lieu sur le rugby

Philippe Chauvin craint que si le non-lieu est confirmé, cela établirait un précédent juridiquement dangereux pour le rugby français, signalant indirectement qu’un choc à la tête n’engage pas de responsabilité pénale, même si une issue mortelle en résulte. Pour lui, ce serait une réalité difficile à accepter, mais cela pourrait être utilisé par des avocats dans de futurs procès. Il se bat donc non seulement pour son fils mais aussi pour renforcer la sécurité des pratiquants de ce sport.

Philippe Chauvin affirme qu’une reconnaissance de faute serait une opportunité pour la Fédération de prendre ses responsabilités. Il prévoit de se présenter à la réunion, accompagné de sa famille, pour insister sur l’importance de l’aspect humain de cette affaire.