Dimanche à Bordeaux, c’est une demi-finale européenne qui fait vibrer Alexandre Roumat. Dans les tribunes, un spectateur un peu particulier ne manquera pas une miette du spectacle : son père, Alexandre Roumat senior, ancien grand nom du rugby français.
Un fiston qui marche sur les traces de son père
C’est la fierté en bandoulière que le père de famille assiste à chaque exploit de son fils. Abonné indéfectible du stade Ernest-Wallon, il est toujours là pour supporter le jeune Roumat.
L’ancien international a confié à La Dépêche : « Je viens parce que c’est un des rares moyens de voir mon fils », dit-il, regrettant leur rare retrouvaille à Hossegor. À chaque rencontre, les souvenirs affluent : « Il m’a vu lever le Bouclier en 2002 avec Biarritz. Il avait seulement 5 ans ».
Des défis familiaux épicés
Depuis l’enfance, la compétition a toujours rythmé leur relation. Qu’il s’agisse de basket ou de golf, le jeune Alexandre a surpassé son père : « Il me laisse à 50 mètres, c’est agaçant. Et en plus, il se moque ! ».
Aujourd’hui à 24 ans, Alexandre Roumat a déjà coiffé plusieurs titres prestigieux, devançant même son paternel sur certains points : « La Coupe d’Europe, je ne l’ai pas gagnée, lui oui ».
Sur la scène internationale, le duel amical perdure : « Quand il a battu les Blacks en novembre, il ne s’est pas fait prier pour me le rappeler », rit le père. Puis, un défi lancé : « Maintenant, bats les Boks et on en reparlera ».
Un parcours choisi librement
Au départ, il n’était pas question d’imposer le rugby au jeune Alexandre : « Je voulais qu’il choisisse son chemin », explique l’ancien troisième ligne, qui l’a d’abord vu s’épanouir en pelote basque. Ses talents n’ont pas tardé à se révéler : « Il a toujours été habile […] Mais dans ce sport, le combat et les fondamentaux priment ».
La relation entre père et fils s’est bâtie sur une compréhension mutuelle : « Alexandre est réfléchi […] Son amour pour le rugby me remplit de joie ».
Un joueur altruiste et évoluant à Toulouse
L’altruisme, c’est la marque de fabrique de ce numéro 8 : « Il ne cherche pas la lumière pour lui-même. Et c’est ainsi qu’il laisse un excellent souvenir partout où il passe ».
Depuis son arrivée à Toulouse, Roumat a gagné en maturité, tant physiquement que mentalement : « Le palier qu’il a franchi, c’est en s’imposant au sein de cette équipe ».
Pour durer, Alexandre a misé sur une discipline de fer : « Il a une hygiène de vie irréprochable […] Il aime qu’on lui indique précisément ce qu’on attend de lui ».