Neurochirurgien réagit aux propos controversés de Sébastien Chabal

Les propos de Sébastien Chabal concernant sa mémoire suscitent une réponse médicale

Un phénomène inquiétant dans le monde du sport

Lors de son passage dans l’émission Les Grandes Gueules du Sport sur RMC, le neurochirurgien David Brauge, qui collabore depuis plus d’une décennie avec la Fédération Française de Rugby et la Ligue Nationale de Rugby, a abordé les remarques troublantes de Sébastien Chabal. L’ancien rugbyman a récemment exprimé son manque total de souvenirs liés à sa carrière et même à des événements personnels significatifs, comme la naissance de ses enfants.

David Brauge, expert reconnu dans le domaine des commotions cérébrales, n’a pas été surpris par cette révélation. Il a souligné que ce phénomène est déjà bien documenté dans les sports de combat, mais qu’il se manifeste également dans les sports d’équipe, touchant ainsi de nombreux athlètes.

L’impact des chocs répétés

Sébastien Chabal a évolué dans un rugby où la conscience des risques associés aux commotions cérébrales était encore limitée. Selon Brauge, ce sont probablement les nombreux chocs répétés, plus que les blessures traumatiques majeures, qui sont responsables de cette perte de mémoire progressive. Être un joueur de rugby implique inévitablement une exposition constante à divers impacts, notamment durant les phases défensives, les rucks et les mêlées.

Brauge soulève une question cruciale qui intrigue de nombreux acteurs du monde sportif : les petits chocs accumulés tout au long de la carrière d’un athlète pourraient-ils affecter ses capacités cognitives dans la seconde moitié de sa vie, comme cela semble être le cas pour Chabal ? Le principal défi pour les médecins est d’évaluer l’état des joueurs ayant subi de nombreux impacts à la tête, bien qu’il soit extrêmement complexe de poser un diagnostic précis. Malheureusement, une analyse plus détaillée des conséquences ne peut être réalisée qu’après le décès de l’individu.

Vers une réduction des expositions aux chocs

Des recherches menées auprès de certains anciens joueurs écossais montrent que les rugbymen présentent un taux plus élevé de maladies neurodégénératives comparé à la population générale, similaires aux risques encourus par les joueurs de football américain et européen. Cette prévalence accrue est attribuée aux nombreux impacts subis dans le sport de haut niveau. Cependant, on observe que ces sportifs ont également tendance à vivre plus longtemps que la moyenne, ce qui accroît naturellement leurs chances d’être touchés par ces maladies dégénératives.

Le Docteur Brauge préconise à World Rugby de revoir les pratiques actuelles pour réduire les contacts. Il suggère des entraînements sans contact pendant des semaines entières et une réduction des matchs, initiatives qui, selon lui, pourraient diminuer les risques pour les joueurs.