Mourad Boudjellal : « Heureux pour Toulon, dommage pour le public de Mayol »

Mourad Boudjellal exprime son point de vue sur l’avenir de la Champions Cup

Des prédictions sur la domination française

Dans une interview avec le média français Sud-Ouest, Mourad Boudjellal, ex-président du Rugby Club Toulonnais, partage ses pensées sur la situation actuelle de la Champions Cup. Récemment, il avait plaisanté en déclarant que cette compétition allait finir par ressembler à une Coupe de France, avec le Leinster jouant le rôle de l’invité étranger.

Récemment, après la phase régulière, il réitère ses propos en observant que même certaines équipes anglaises ont mis en place une stratégie de roulement de joueurs. Dès les premiers instants, les clubs français affichaient une suprématie claire. Castres, par exemple, a réussi à passer les qualifications. Le Leinster apparaît comme le seul véritable compétiteur tenace. À la lumière des difficultés financières persistantes des clubs anglais et de la montée du Top 14 en France, Boudjellal envisage que la situation ne fasse que se développer dans ce sens.

Des choix stratégiques qui impactent le spectacle

Boudjellal exprime également son mécontentement face à l’attitude des Saracens lors de leur rencontre avec Toulon à Mayol, choix qui l’attriste pour les supporters toulonnais. Bien qu’il se réjouisse pour son ancien club, il trouve désolant pour les supporters de ne pas pouvoir admirer certains illustres joueurs des Saracens, tels que Maro Itoje. C’était une époque où l’idée de faire tourner l’effectif lors de matches importants comme les huitièmes de finale était inimaginable.

Une analyse économique du rugby européen

Pour conclure, Boudjellal aborde ce qu’il considère comme le problème majeur de cette compétition européenne : l’équilibre économique. Selon lui, le vrai souci réside dans la capacité financière du rugby français, qui crée une absence de concurrence réelle en Europe. Il soulignait déjà il y a quinze ans l’importance d’une bonne gestion financière pour que le rugby français domine. Dans ce sport, contrairement au football, une équipe de second rang ne peut généralement pas vaincre une équipe au sommet. Seules les formations capables d’introduire un soupçon d’incertitude pourraient apporter du peps.

En explorant les options à l’international, les seules formations qui semblent pouvoir bouleverser la donne sont les équipes néo-zélandaises. En revanche, les franchises sud-africaines n’ont pas répondu aux attentes, et les résultats australiens dans le Super Rugby témoignent d’une certaine faiblesse. Pour réinstaurer une dimension d’incertitude dans la compétition, Boudjellal propose d’intégrer les Néo-Zélandais, car le reste du paysage du rugby mondial ne semble pas disposer de nombreuses alternatives.