Le staff du XV de France divisé : 7 avants pour 1 trois-quarts.

Innovations stratégiques et préparation intense pour France-Italie

Composition inédite du banc pour affronter l’Italie

Pour le match contre l’Italie dimanche, l’entraîneur Fabien Galthié a opté pour une stratégie peu conventionnelle : une majorité de joueurs avants sur le banc, avec sept avants pour un arrière unique. Cet arrangement audacieux est certes périlleux, mais il s’inscrit surtout dans une approche de préparation en vue du futur affrontement crucial contre l’Irlande.

Intensité maximale à Marcoussis

À Marcoussis, l’atmosphère était électrique ces derniers jours. Les instructions volaient dans l’air glacial, et sous la supervision attentive de Fabien Galthié, les joueurs étaient particulièrement vigilants. L’intégration d’un banc principalement constitué d’avants a quelque peu déstabilisé les habitudes établies.

Au départ, les changements opérés restaient classiques : Maxime Lucu devenant le seul remplaçant des lignes arrières, son entrée modifiait la disposition avec Antoine Dupont passant à l’ouverture, Thomas Ramos en position d’arrière, et Léo Barré au centre. Dans cette configuration, tout semble sous contrôle.

Cependant, la complexité surgit lors des simulations de scénarios avec lésions multiples. Les instructions sont diffusées sur un écran géant en bordure de terrain : Oscar Jegou, un troisième ligne, est reposé au centre. Les joueurs doivent alors montrer leur capacité d’adaptation face à cette nouvelle situation.

Influence sud-africaine et débats en interne

Cette décision rappelle celle des Springboks d’Afrique du Sud, qui ont été les premiers à utiliser une formation 7-1 avant la Coupe du Monde, notamment face à la Nouvelle-Zélande et lors de leur tournoi contre l’Irlande, puis, une fois encore, face aux All Blacks en finale. Depuis novembre 2021, Fabien Galthié privilégie déjà un banc de six avants et deux arrières, misant sur leur puissance et leur impact sur la seconde moitié du match.

Avec l’un des packs les plus imposants sur la scène internationale, la gestion de la fatigue physique est fondamentale. Choisir un banc à sept avants permettrait de renouveler rapidement les éléments clés, bien que cela laisse l’équipe vulnérable en cas de blessures dans la ligne arrière.

Le choix d’opter pour ce modèle face à l’Italie vise essentiellement à se préparer face à l’Irlande, connue pour son intensité redoutable. Une source interne confie que « d’après nos discussions avec d’autres équipes, cela pourrait être une option prometteuse contre les Irlandais ».

Un choix qui divise dans le staff

Au sein du staff de l’équipe de France, les avis divergent. Une personne proche de l’équipe signale : « Il existe une certaine réticence chez plusieurs membres », notamment en cas de blessures parmi les arrières face à une équipe italienne souvent imprévisible.

Bien que le modèle sud-africain ait déjà démontré que cette méthode peut être un risque calculé, comme le soulignait l’entraîneur Jacques Nienaber en 2023. En France, Patrice Collazo, l’un des rares entraîneurs à avoir adopté une telle tactique en Top 14, voit dans ce schéma un signe fort de domination et de menace.

Si Fabien Galthié décide de s’engager dans cette voie, cela enverrait un message clair à ses concurrents, en premier lieu aux Irlandais. La question demeure de savoir si cette approche audacieuse portera ses fruits lors de la rencontre de dimanche à Rome.