Les Enjeux du GGL Stadium : Conflits Entre le MHR et la Mairie de Montpellier
Problèmes de la Pelouse et Conséquences pour le MHR
La qualité médiocre de la pelouse du GGL Stadium est récemment devenue une source de discorde entre Mohed Altrad, président du Montpellier Hérault Rugby (MHR), et la mairie dirigée par Mickaël Delafosse, qui possède le stade. Ce climat tendu ne cesse de se détériorer, sans perspectives d’amélioration à l’horizon.
La semaine dernière, le Montpellier Hérault Rugby a été contraint de délocaliser son match contre le RC Toulon au stade Raoul-Barrière à Béziers. Cette décision, subie plus qu’acceptée, a suivi l’évaluation d’un spécialiste indépendant dépêché par la Ligue nationale de rugby (LNR) début février, qui a jugé la pelouse impraticable pour la compétition.
Depuis plusieurs mois déjà, Canal+ et la LNR font part de leurs préoccupations au sujet d’un terrain considéré visuellement inesthétique et peu propice aux diffusions aux heures de grande écoute. Christian Assaf, chargé des politiques sportives à la métropole, a listé des raisons multiples pour expliquer cette dégradation : un calendrier bouleversé par l’accueil de nombreux événements estivaux et des conditions climatiques sévères, notamment lors du match d’octobre contre La Rochelle joué sous une forte pluie.
Bien que la métropole ait accepté de s’impliquer dans la situation, elle a effectué cela avec hésitation. « On leur a dit que ça ne prendrait pas. Il n’y a pas assez de lumière, il va faire froid », a précisé Assaf par le biais de Midi Olympique. Malgré le déploiement de nouveaux rouleaux de gazon, les résultats n’ont pas été satisfaisants, car ces tronçons se sont rapidement détachés durant les entraînements initiaux. Cette défaillance a mené la LNR à confirmer l’impossibilité d’utiliser la pelouse, entraînant de fait la relocalisation d’un match à venir.
Cette même situation se reproduira pour l’affrontement prévu face à Castres ce samedi, compliquant encore plus l’organisation au sein du MHR, qui traverse déjà une période difficile avec trois défaites successives. « Cela change complètement notre organisation », a souligné Geoffrey Doumayrou, l’entraîneur de la défense. « Jouer à domicile, c’est avoir ses repères : la taille du terrain, le vent, les appuis. Un talonneur ou un botteur connaît ses marques, ce qui n’est plus le cas sur un terrain neutre. »
Tension Politique : Un Barrage au Progrès
Bien que la délocalisation n’ait pas directement mené à la défaite contre Toulon, Montpellier ayant surmonté des conditions similaires face à Perpignan en septembre dernier, la question dépasse les considérations purement sportives. Elle rouvre des blessures entre Mohed Altrad et la mairie, exacerbant ainsi leurs différends persistants.
Le cœur du problème réside dans les retards continus autour du projet de rachat du GGL Stadium par le groupe Altrad, une transaction attendue depuis quatre ans. Mohed Altrad affirme que Mickaël Delafosse lui avait donné son aval en 2020 pour cette acquisition stratégique, mais aucun développement significatif n’a eu lieu depuis juillet 2023. « Nous avions trouvé un terrain d’entente pour exploiter 82 000 m² avec un investissement de 200 millions d’euros, permettant de dynamiser le quartier et d’assurer un modèle économique viable pour le club », déclarait récemment Altrad dans les colonnes de Midi Libre, en ajoutant : « Le problème du sport, c’est la politique locale. »
Christian Assaf a immédiatement répliqué, accusant Altrad de mélanger des intérêts politiques personnels avec les enjeux sportifs : « Il confond tout : la revanche des municipales, les prochaines élections, le stade, la pérennisation du club. Il instrumentalise le sport à des fins politiques. »
Rappelons que Mohed Altrad a été membre du conseil municipal pendant quatre ans avant sa démission en septembre dernier, son mandat étant notamment caractérisé par de nombreuses absences lors des réunions. Aujourd’hui, les tensions entre Altrad et la mairie risquent d’affecter l’ensemble du club et de ses supporters, en pleine période de reconstruction.