Castres Olympique : Une Préparation Minutieuse pour un Quart de Finale Historique
Un Retour en Quart de Finale Après Deux Décennies
Le Castres Olympique s’apprête à vivre un moment marquant ce samedi soir : participer à son premier quart de finale de la Champions Cup depuis l’année 2002. Cette rencontre prestigieuse a été orchestrée avec une attention rigoureuse, tant sur le plan de l’organisation que sur celui de l’approche symbolique.
C’est vendredi en fin d’après-midi, vers 18 heures, que la délégation de Castres a débarqué à Northampton, sous un ciel dégagé et ensoleillé, un phénomène rare à cette période dans les Midlands de l’Est. C’est ici, entre les villes de Londres et Birmingham, que le club tarnais espère ajouter un nouveau chapitre à son histoire européenne, 23 ans après sa dernière apparition à ce stade de la compétition.
Un Voyage Haut de Gamme pour une Rencontre Cruciale
Pour cette excursion exceptionnelle, Castres Olympique a déployé des moyens spectaculaires. Pour la première fois cette saison, les joueurs ont quitté Toulouse à bord d’un avion privé. Cette décision logistique a été prise promptement après leur victoire contre Trévise, par Marc-Antoine Rallier, ancien talonneur du club et maintenant maître de l’organisation logistique.
Rallier explique que les vols commerciaux n’étaient pas envisageables. « Nous avons cherché des avions privés, mais les prix ne cessaient d’augmenter », confie-t-il. Heureusement, une solution a été trouvée à temps, « Nous ne l’aurions pas eue si l’Aviron bayonnais s’était qualifié en Challenge », ajoute-t-il.
Planification de Chaque Détail
Le planning du voyage a été établi une dizaine de jours auparavant, avec une multitude de défis à surmonter : choix de l’aéroport (celui de Castres a été écarté en raison de l’absence de douanes), anticipation des visas indispensables pour entrer au Royaume-Uni, et la réservation d’hôtels qui répondent aux critères alimentaires et de tranquillité du groupe. La seule perturbation avant le match a été une cérémonie funéraire discrète. Pour garder toute leur concentration, les joueurs ont assisté à une première réunion technique vendredi soir, menée par leur entraîneur, Xavier Sadourny.
Afin d’éviter tout imprévu de dernière minute, le bus transportant l’équipement a pris le départ en avance. Cela découle d’une leçon apprise trois années auparavant à Londres, lorsque le car réservé par le club était arrivé avec quarante minutes de retard. Aujourd’hui, les clubs bénéficient de l’assistance de l’EPCR, notamment via un groupe WhatsApp pour des échanges en temps réel. Mais un rien peut encore tout changer : « Un joueur avait déjà présenté le passeport de son épouse au lieu du sien », se remémore Rallier. Fort heureusement, aucun incident n’a été à déplorer cette fois, et un message avait été envoyé en amont pour rappeler aux 50 membres de la délégation d’apporter leurs papiers, les bons.
Une Dépense Stratégique et un Engagement Inébranlable
Le coût de cette opération ? Près de 60 000 euros rien que pour l’avion, soit quatre fois le prix du dernier voyage à Northampton en phase de poules, perdu 38-8 en décembre. Cette dépense substantielle a été approuvée par le président Pierre-Yves Revol, figure emblématique du club et témoin de toutes les campagnes européennes depuis la première édition en 1995.
Revol décrit sa relation avec la Coupe d’Europe comme « compliquée et contrariée », tout en restant animé par la passion européenne, autrefois partagée avec Pierre Fabre, le fondateur des laboratoires éponymes et grand mécène du club. « Vous voyez, on y arrive… », murmure Revol, manifestement ému après la qualification contre Trévise (39-37), obtenue une semaine plus tôt.
Il se souvient aussi de l’année 2002, où Castres était tout près de la finale, perdant de peu contre le Munster (17-25, à Béziers). À cette époque, le club brillait. Aujourd’hui, face aux Saints de Northampton, demi-finalistes de la saison passée et derniers représentants du rugby anglais dans la compétition, le défi s’annonce énorme.
Mais Castres est habitué à briller dans l’adversité. Bien que la finale semble être un objectif lointain, atteindre ce quart de finale représente déjà, en soi, un symbole puissant. Celui d’un club souvent sous-estimé mais qui ne baisse jamais les bras.