Bobigny : Les joueuses de rugby s’opposent à l’interdiction du port du voile

Au cœur de la tempête législative sur les signes religieux dans le sport, les joueuses de l’AC Bobigny 93 rugby montent au front, avec passion et détermination. Leur message est limpide : le sport doit rester un terrain d’inclusion et de mixité.

Une mobilisation qui rassemble

Les joueuses de Bobigny, qui évoluent en première division, ont pris le taureau par les cornes en publiant une tribune choc. Avec cette initiative, elles ont rassemblé plus de 800 signataires du monde sportif, toutes disciplines confondues, pour crier haut et fort leur refus d’une loi qu’elles jugent à la fois discriminatoire et contraire aux idéaux sportifs. Pour elles, cette mesure, sous prétexte de laïcité, enfermerait dehors des femmes musulmanes voilées, risquant de les couper du terrain.

Koumba Sakho, une voix emblématique de l’équipe, s’exprime sans détour : « Je porte le voile parce que je l’ai choisi. Ça n’a jamais posé problème, alors pourquoi vouloir créer des divisions maintenant ? » Ce questionnement résonne dans les vestiaires et au-delà, dans les consciences des passionnés.

Le sport, un espace à protéger

Ces sportives rappellent une vérité élémentaire : le sport est, avant tout, un lieu de partage, d’émancipation et de diversité. Le bannissement du voile, selon elles, irait à l’encontre de tout cela. « Le sport doit être universel, ouvert à toutes et tous », martèle le collectif, condamnant fermement une laïcité détournée pour exclure.

Sakho, joueuse emblématique de Bobigny, met les points sur les i : l’interdiction du voile signifierait pour elle la fin de sa carrière sportive. Elle explique : « On veut juste se faire entendre. Cette proposition de loi menace ce qui fait le cœur même du sport – ses valeurs. Si elle est adoptée, des joueuses comme moi seront mises sur la touche. Le voile est une partie intrinsèque de qui je suis. L’abandonner ? Impensable. »

Un défi pour le monde sportif

Actuellement, selon les fédérations, le hijab est parfois déjà banni, comme dans le football et le rugby, alors que d’autres l’autorisent. Cette hétérogénéité pourrait être balayée par la législation en discussion. Mais, pour les premières concernées, la conséquence est nette : la porte du terrain serait fermée.

Alors que, sous l’Assemblée nationale, cette loi fait couler beaucoup d’encre, les sportives de Bobigny insistent : elles veulent être entendues et rappellent que le projet de loi trahit l’âme du sport. Il est temps d’écouter ces voix qui se veulent les gardiennes de ce que doit rester le sport : rassembleur et tolérant.

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