Affaire Jaminet : L’Équipe perplexe sur les arguments du Stade Toulousain

L’affaire de Melvyn Jaminet : Un transfert qui secoue le rugby français

Les dessous complexes du passage de Jaminet à Toulouse

L’histoire de Melvyn Jaminet n’en finit pas d’alimenter les discussions dans le monde du rugby. À la suite des révélations parues dans L’Équipe concernant les circonstances entourant son transfert de Perpignan à Toulouse en 2022, le Stade Toulousain a cru bon de publier un communiqué pour clarifier sa position. Mais, loin de calmer les tensions, cette communication semble ouvrir la porte à de nouvelles questions.

Dans ce communiqué, le club de la Haute-Garonne reconnaît que l’« émotion » suscitée par la situation financière difficile de Jaminet est tout à fait « légitime ». Pour mémoire, l’arrière international avait dû s’endetter de 450 000 euros pour pouvoir financer son départ, ce qui est une situation peu courante et préoccupante dans le contexte du rugby professionnel.

Les responsabilités en question

Néanmoins, Toulouse se dédouane de toute implication en affirmant qu’ils ne peuvent pas être tenus pour responsables dans ce dossier. Cette position soulève des eyebrows : comment se fait-il qu’un club puisse admettre la gravité d’une situation tout en rejetant toute implication dans le processus qui l’a engendrée ?

Si le Stade Toulousain n’avait réellement aucun rôle dans la dette contractée par Jaminet, une compensation directe aurait dû être envisagée, par exemple sous la forme d’une prime à la signature, intégrée dans le plafond salarial. Tel n’a pas été le choix effectué.

À la place, un schéma financier complexe a été élaboré, impliquant l’avocat Arnaud Dubois — aujourd’hui dirigeant du Biarritz Olympique — et une entité externe, Pacific Heart, avec laquelle Toulouse a passé un contrat d’environ 500 000 euros. Cette structure suscite de nombreuses interrogations concernant les véritables bénéficiaires et les motivations cachées derrière une telle manœuvre.

À qui revient la charge de la preuve ?

Dans son communiqué, le Stade Toulousain mentionne que « cette affaire nécessite que les responsabilités soient identifiées rapidement parmi les différentes parties concernées ». Un point important reste en suspens : quelles sont ces autres parties en cause ?

Le club a déjà pris connaissance du rapport du contrôleur du salary cap et devrait décider prochainement s’il compte faire appel à la chambre de médiation de la Ligue. Cependant, au vu des informations disponibles actuellement, L’Équipe trouve difficile de concevoir que la responsabilité du club puisse être entièrement disculpée.

Réflexion sur le cadre professionnel du rugby

À mesure que les détails de cette affaire se précisent, elle met en exergue les zones d’ombre du rugby professionnel et le besoin urgent d’établir un cadre plus rigide pour les transferts et montages financiers. Pour l’instant, Toulouse cherche à se dégager de la tourmente médiatique, mais sans réponse précise, l’incertitude continue de planer.