Mercredi, Everton et Liverpool, qui partagent une longue rivalité, s’affronteront dans une confrontation passionnante au réputé stade de Goodison Park. Ce lieu historique, associé aux « Toffees » depuis 1892, a vu le jour après une discorde avec l’ancien propriétaire d’Anfield, qui a ensuite créé le club aux couleurs rouges.
Un héritage historique en péril
« Ce lieu est véritablement empreint d’histoire. On peut le ressentir, ce qui ajoute une dimension particulière à l’ambiance », explique Peter MacFarlane, animateur du podcast The Blue Room dédié aux fans d’Everton, à l’AFP.
Face à Liverpool, le tonnerre des cris et l’intensité des émotions atteindront probablement leur paroxysme pour cet ultime derby de la Mersey dans ce stade, voué à être remplacé à la fin de la saison.
Les supporters d’Everton, appelés les « Evertonians », s’apprêtent à tourner la page sur plus de 130 ans d’histoire cet été. Ils déménageront dans un stade ultramoderne à environ cinq kilomètres à l’ouest, sur les quais de Bramley-Moore, pouvant accueillir 53 000 spectateurs.
Mercredi, l’entraîneur de Liverpool, Arne Slot, anticipe une « ambiance inoubliable » en prévision de la confrontation à venir. « À chaque fois qu’ils traverseront la ligne médiane ou obtiendront un corner, ou autre, le soutien des fans sera total », a-t-il assuré.
L’histoire tumultueuse de Goodison Park
Goodison Park est intimement lié à l’histoire du Liverpool FC, du moins à celle de son créateur. Fondé en 1878, Everton a d’abord évolué à Anfield, aujourd’hui stade de Liverpool. Cependant, un différend concernant le loyer a éclaté entre John Houlding, le propriétaire du stade, et les dirigeants d’Everton. Ceux-ci ont choisi de quitter les lieux pour bâtir un nouveau stade, juste de l’autre côté du Stanley Park, qui sépare maintenant les deux rivaux de la ville.
Houlding, homme d’affaires et figure politique locale, a alors pris l’initiative de fonder une nouvelle équipe pour occuper le stade devenu vacant : le Liverpool FC.
Premier grand stade en Angleterre, Goodison Park a généré des recettes de billetterie supérieures à la moyenne, permettant à Everton de devenir le club le plus prospère du pays. Pendant plus d’un siècle, grâce à diverses améliorations, il est resté l’une des principales enceintes du royaume. Excepté Wembley, aucun autre stade n’a accueilli autant de matches que lui lors du triomphe de l’équipe nationale durant la Coupe du Monde de 1966.
Everton a constitué à Goodison Park un palmarès impressionnant avec neuf titres de championnat, le classant cinquième derrière Manchester United, Liverpool, Arsenal et Manchester City. Néanmoins, le dernier titre remonte à 38 ans, et les « Toffees », vainqueurs de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1985, n’ont plus raflé de trophée depuis leur victoire en Coupe d’Angleterre en 1995.
Indifférence au changement de stade
L’évolution du stade a suivi le déclin des performances de l’équipe. Le dernier développement significatif remonte à 1994 avec l’ajout de la tribune Park End, augmentant la capacité d’accueil à 40 000 places, faisant de lui le troisième plus grand stade derrière Old Trafford et Anfield. Actuellement, il se classe au 12e rang.
Malgré les luttes acharnées pour éviter la relégation ces dernières saisons, Everton s’est maintenu dans l’élite du football anglais sans interruption depuis 71 ans.
Depuis le retour de David Moyes en tant qu’entraîneur le mois dernier, Everton a signé trois victoires consécutives avant de rencontrer Liverpool, s’éloignant ainsi du spectre de la rélégation.
Les supporters espèrent troubler le parcours de Liverpool, actuel leader, alors qu’ils s’apprêtent à faire leurs adieux à leur stade emblématique.
« Goodison manquera à chacun d’entre nous. C’est là où mon grand-père allait, où mon père allait, c’est tout ce que nous connaissons, mais il est temps d’avancer », affirme MacFarlane. « Quel que soit le lieu où Everton évoluera, les ‘Evertonians’ resteront fidèles. »