Cameroun : Challenges de Samuel Eto’o à la Fecafoot

Le football au Cameroun traverse une période tumultueuse, marquée par une série de révélations surprenantes et un conflit grandissant entre la fédération nationale de football (la Fécafoot) et le gouvernement. Au cœur de cette controverse, la lutte pour la nomination du sélectionneur des Lions Indomptables et le rôle de Samuel Eto’o, le président de la Fécafoot, ajoutent à la complexité de la situation. Voici les détails de cette affaire qui secoue le monde du football camerounais.

Une situation complexe au sein du football camerounais

Les événements ont commencé à se précipiter le 2 avril de l’année en cours lorsque le chef de l’État camerounais a donné son approbation pour la nomination d’une nouvelle équipe technique pour les Lions Indomptables, sur proposition du Ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi. C’est ainsi que Marc Brys a été désigné pour diriger l’équipe, secondé par François Omam Biyik et Ashu Besong en tant qu’adjoints locaux. Cette décision n’était cependant pas du goût de la Fécafoot qui s’y est opposée initialement. Quelques jours après, soit le 6 avril, un accord semblait trouvé lorsque la Fécafoot, encouragée par un comité, a été autorisée par ce dernier à officialiser la composition de son nouvel encadrement technique.

Cependant, la décision finale de la Fécafoot a pris un temps inattendu à être annoncée, glissant jusqu’au 8 mai. Dans cet intervalle, un maintien assez controversé a été acté : Marc Brys resterait à son poste, mais avec un changement notable dans son équipe d’adjoints, Martin Ndtoungou et David Pagou venant remplacer les choix initiaux.

Une lutte de pouvoir législative

Le coeur du problème entre la Fécafoot et le gouvernement camerounais réside dans un désaccord sur les législations applicables. D’un côté, la Fécafoot s’appuie sur un texte de loi de 2014 qui lui octroie le plein contrôle de la nomination du sélectionneur et de la gestion sportive, tandis que le ministère des Sports se réfère à une convention de 2015 où il est stipulé que ces mêmes prérogatives lui reviennent.

La situation s’est encore envenimée lorsque la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du Comité olympique camerounais a décidé de suspendre les nominations effectuées par la Fécafoot, poussant cette dernière à suspendre à son tour le staff technique y compris Marc Brys.

Tensions et préparations perturbées

Le Cameroun, devant préparer ses matchs éliminatoires pour la Coupe du Monde 2026, se retrouve dans une position délicate. Les joueurs ont reçu des convocations de deux sources différentes, l’une émanant du coordinateur des sélections sous l’égide du ministère des Sports, et l’autre de la Fécafoot, entraînant une confusion notable sur les plans logistiques, notamment concernant les vols et les lieux de rassemblement.

Le désaccord a atteint son apogée fin mai lors d’une réunion houleuse entre Samuel Eto’o et Marc Brys, qui a vu ce dernier quitter le camp suite à un ultimatum du président de la Fécafoot, accentuant l’incertitude autour de la préparation de l’équipe nationale. Ce conflit ouvert entre la fédération et le gouvernement promet encore de nombreux développements, tandis que le monde du football camerounais, et plus largement africain, attend avec impatience les prochaines déclarations de la Fécafoot.