Équipe des Bleues : sélection pour l’Euro

À un peu plus d’un mois de l’entame de la préparation pour l’Eurobasket féminin 2025 (prévu du 18 au 29 juin, en Grèce), l’entraîneur Jean-Aimé Toupane fait face à un véritable casse-tête. Présent à Saragosse la semaine passée pour le Final Six de l’Euroligue féminine, l’entraîneur tricolore a pu engager des discussions avec une bonne partie des joueuses qu’il envisage de sélectionner. Cependant, il est rentré d’Espagne sans avoir de certitudes concernant la venue des joueuses impliquées en WNBA.

Des échanges enrichissants, mais des incertitudes persistantes

Pendant plusieurs jours, Jean-Aimé Toupane et son assistant Christophe Léonard ont suivi les matchs du Final Six européen, où quinze joueuses françaises étaient en lice. Parmi ces joueuses, Valériane Ayayi, capitaine des Bleues, a décroché le titre continental avec l’équipe de Prague. Cette réussite a été l’occasion pour le sélectionneur de la féliciter tout en lui souhaitant que ce succès en club se poursuive avec l’équipe nationale.

Malgré ces discussions fructueuses, le sélectionneur n’est guère plus avancé sur une question cruciale : la disponibilité des internationales évoluant en WNBA, dont les règles floues compromettent à ce jour l’établissement d’un programme de préparation stable.

Les contraintes imposées par la WNBA

Sept des médaillées d’argent des Jeux de Paris 2024 – Gabby Williams, Marine Johannès, Iliana Rupert, Marième Badiane, Janelle Salaün, Dominique Malonga, et Leïla Lacan – ainsi que Carla Leite, vont participer à la saison WNBA. À la différence de 2023, où certaines absences avaient conduit à leur non-sélection, la Fédération française a cette fois-ci consenti à l’élan vers les États-Unis, en misant sur un retour à temps pour l’Euro.

Néanmoins, la convention collective de la WNBA permet aux franchises de garder leurs joueuses jusqu’à 14 jours avant une compétition internationale, ce qui tombe le 4 juin pour l’Euro. De plus, une autre clause indique qu’une absence de plus de trois semaines empêche de valider une année d’ancienneté, un enjeu crucial pour les joueuses sous contrat rookie.

Le flou demeure : les instances françaises, les agents et les médias ont sollicité la WNBA pour lever cette ambiguïté, mais n’ont obtenu aucune réponse à ce jour. Jean-Aimé Toupane exprime son regret face à cette situation incertaine.

Préparation d’une liste très élargie

Face à toutes ces incertitudes, le sélectionneur a prévu une liste élargie pour le rassemblement du 18 mai, incluant bien plus de vingt noms. L’objectif est d’anticiper d’éventuelles absences en s’appuyant sur un vivier large et bien préparé.

La phase de préparation se limitera à trois matchs amicaux (et un match d’entraînement à huis clos) : deux contre la Belgique et la Turquie à Reims, suivis d’un dernier à Brest. Ce programme allégé est lié au format original de l’Eurobasket 2025, qui sera organisé par quatre pays hôtes, chacun souhaitant accueillir des matchs chez lui.

Des ambitions à modérer sans toutefois abandonner

Dans ce contexte incertain, les ambitions françaises de reconquérir le titre européen, manquant à leur palmarès depuis 2009, semblent compromises. Cependant, la capitaine Valériane Ayayi tempère ce sentiment en insistant sur le fait que l’engagement collectif reste intact malgré une préparation qui ne suivra pas le schéma habituel, situation qui toucherait également d’autres grandes nations.

Elle souligne que le staff technique n’accordera aucune place garantie et que la forme des joueuses à leur retour des États-Unis sera déterminante.

Un défi à haut risque pour Toupane

Jean-Aimé Toupane, confronté à tant d’inconnues, choisit d’adopter un dialogue ouvert et une observation attentive. En Espagne, il a pris soin de discuter et d’écouter les joueuses. Néanmoins, la composition définitive de l’équipe devra patienter encore un moment avant de se préciser.

Entre-temps, les Bleues demeurent motivées, à l’image de leur entraîneur, qui conclut avec pragmatisme : pour réaliser une performance à l’Euro, il faudra créer une expérience collective, même si le temps est compté. Un défi immense mais réalisable pour une équipe de France qui n’a jamais manqué ni de talent, ni de détermination.