Semenya : une confidence retentissante

Lors d’une discussion diffusée sur la chaîne de télévision allemande ARD, Caster Semenya a partagé son aspiration à occuper le poste de présidente de la Fédération internationale d’athlétisme dans le futur.

Une ancienne athlète controversée pourrait-elle bientôt présider la Fédération internationale d’athlétisme ? C’est en tout cas ce que laisse entrevoir Caster Semenya elle-même. Ce jeudi, l’ex-spécialiste du 800 mètres a accordé une interview à la chaîne de télévision allemande ARD. Durant cet entretien, elle a évoqué divers sujets liés à l’athlétisme mondial et a manifesté son ambition de devenir la prochaine présidente de World Athletics.

Devant la caméra, la Sud-Africaine a affiché une grande détermination, bien que son souhait d’intégrer la direction de l’instance internationale pourrait susciter des réticences. Effectivement, l’ancienne championne est en conflit avec la Fédération mondiale d’athlétisme depuis plusieurs années en raison de son taux élevé de testostérone. Double médaillée d’or olympique en 2012 et 2016, Semenya a toujours refusé de se conformer aux exigences de la fédération concernant ce point.

Pas avant 2027

Lors de cette interview, Caster Semenya a détaillé les motivations qui l’incitent à vouloir briguer ce poste. Elle souhaite, dit-elle, « défier ceux qui se moquent des droits des athlètes. » « Je comprends l’importance du sport, a-t-elle ajouté. Il ne doit pas s’agir de moi, mais de protéger les sportifs et de veiller à ce que tous soient traités équitablement. » Ces déclarations ne sont pas anodines. Depuis 2018, l’athlète, qui souffre d’hyperandrogénie (une condition entraînant une production élevée d’hormones mâles), refuse de se conformer aux règles de la fédération qui exigent qu’elle prenne des médicaments pour réduire son taux de testostérone naturel.

Depuis cette date (novembre 2018), Semenya n’est plus autorisée à participer à des compétitions sur sa distance de prédilection. Interrogée sur ses chances d’être élue, elle répond avec assurance : « Bien sûr, je peux obtenir suffisamment de soutien pour cela. Quand vous vous présentez à une élection, il faut avoir une vision. Vous ne pouvez pas faire des promesses irréalistes ou inatteignables pendant la campagne électorale. » Si la Sud-Africaine veut réellement accéder à ce poste, elle devra patienter jusqu’en 2027, moment où Sebastian Coe, président actuel depuis 2015, ne pourra plus se représenter.