Mondo Duplantis : Accusations Infondées ?

Le processus de battement de son propre record au saut à la perche par Mondo Duplantis se poursuit, ce dernier gagnant un centimètre après l’autre. Bien que certains lui reprochent d’adopter une approche « graduelle » afin de recevoir une récompense pour chaque nouveau jalon franchi, la vérité semble être un peu plus complexe.

Encore un ! À peine plus de deux semaines après les Jeux Olympiques, Mondo Duplantis a de nouveau amélioré son record du monde du saut à la perche. Suite à ses 6,25m atteints au Stade de France, le prodige suédois a franchi une barre à 6,26m avec sa maîtrise habituelle.

Il s’agit du dixième record du monde pour Duplantis (cinq en salle et cinq en extérieur), avec un progrès d’un centimètre à chaque nouvelle marque. Cependant, en observant la hauteur confortable qu’il atteint à chaque essai réussi, on pourrait penser que le double champion olympique serait en mesure d’attaquer directement une barre plus haute, à 6,30m par exemple. Mais ce n’est pas son choix.

Pourquoi ne le fait-il pas ? La raison la plus souvent avancée est d’ordre financier. Comme Duplantis reçoit une prime à chaque record du monde, il serait tenté de faire monter les gains petit à petit, centimètre par centimètre. L’intérêt financier prendrait donc le pas sur la performance sportive, ce qui peut sembler regrettable pour certains. Cela dit, cette stratégie avait déjà été attribuée à Sergey Bubka, la légende qui a battu le record du monde de la perche à 35 reprises entre 1984 et 1994.

Des primes pas si importantes que cela ?

Pour autant, une autre explication peut être envisagée, selon le directeur du meeting de Lausanne. « Tout le monde dit : il touche chaque fois plus d’argent, » raconte Jacky Delapierre au quotidien suisse Le Matin. « Pour moi, il n’y a cependant pas de raison mercantile. Au contraire, il maintient le suspense des meetings. Ainsi, chacun peut toujours croire et espérer qu’il va améliorer son record. »

Duplantis percevrait 50 000 euros à chaque record, additionnés à sa prime de victoire (10 000 euros) obtenue à chaque compétition. C’est une jolie somme, évidemment, mais c’est « de l’argent de poche par rapport aux divers contrats de sponsoring qu’il a, » selon Jacky Delapierre. Grâce à ses partenariats avec des marques comme Puma, Red Bull, FiberTech, Omega, etc., les revenus de Duplantis atteignaient les 2,5 millions d’euros par an en 2022, d’après Forbes. Cela fait un bon nombre de records du monde.