Trois jours seulement après avoir brillé lors de sa première sortie, Renaud Lavillenie frappe fort en franchissant 5,82 m ce dimanche à Duzniki, en Pologne. Un saut qui lui ouvre la porte des Mondiaux de Tokyo, prévus du 13 au 21 septembre, et qui réaffirme la place de ce perchiste français à l’élite mondiale, après quelques saisons secouées par les blessures.
Une montée en puissance maîtrisée
Vendredi à Chorzow, Lavillenie avait déjà ouvert le bal avec un saut à 5,62 m, prometteur. Mais c’est bel et bien à Duzniki qu’il a sorti le grand jeu. Dans des conditions pas vraiment simples, il a pris la tête du concours avec un saut clair à 5,82 m dès son premier essai, devançant de peu le Polonais Piotr Lisek, une figure incontournable sur le circuit mondial, qui s’est arrêté à 5,72 m.
Ancien détenteur du record mondial (un solide 6,16 m en salle en 2014), Lavillenie a entamé son concours à 5,52 m (passé au deuxième essai), avant de s’envoler à 5,72 m du premier coup. Enfin, la barre fatidique de 5,82 m, exactement ce que la Fédération attendait pour Tokyo, est passée avec brio.
Une démonstration de régularité et d’expérience
À 37 ans, Renaud Lavillenie prouve qu’il n’a rien perdu de sa superbe. Ce saut à 5,82 m illustre parfaitement sa constance, après avoir déjà atteint 5,91 m en salle cet hiver. 2024 n’a pas été de tout repos entre les pépins physiques et le manque de rythme, mais cette performance en extérieur signe un retour en fanfare pour notre champion olympique 2012.
Un podium européen et des tricolores en retrait
Juste derrière Lavillenie, le Belge Ben Broeders monte sur la troisième marche avec 5,62 m, alors que les autres Français ont eu un parcours plus difficile. Ethan Cormont, jeune espoir de la perche, s’est arrêté à 5,42 m et a échoué par trois fois à 5,62 m, finissant 6e. Et pour Anthony Ammirati, le champion d’Europe espoirs 2023, une journée à oublier : il n’a pas su franchir sa première barre à 5,42 m, une rare contre-performance à 20 ans.
Cap sur Tokyo et les Mondiaux de septembre
Grâce à ce saut à 5,82 m, Lavillenie s’assure une place parmi les athlètes français aux Mondiaux de Tokyo en septembre 2025. C’est une étape clé alors qu’il vise déjà Los Angeles 2028, un objectif qu’il n’a jamais vraiment écarté, malgré son âge pour le saut à la perche.
Sa prestation à Duzniki souligne que la flamme est toujours là. La barre des 6 mètres ? Un symbole, oui, mais cet exploit rappelle à tous que Lavillenie est un compétiteur qu’on ne peut jamais ignorer, même plus d’une décennie après son triomphe olympique.
Dans un milieu où la relève, emmenée par Armand Duplantis, se fait de plus en plus pressante, Lavillenie continue d’écrire sa propre saga. Ce saut à 5,82 m n’est pas juste un chiffre : c’est la preuve que la passion ne se mesure pas.
Il le disait récemment : « Ce n’est pas une fin, c’est un nouveau départ. » La route vers Tokyo est bien balisée.
