Bien qu’elle ait opté pour le même coach que l’athlète allemande avant les Jeux Olympiques de Sydney, Marie-José Pérec continue d’accuser Marita Koch, détentrice du record mondial du 400 mètres, de s’être dopée.
Marie-José Pérec n’a jamais été simple à suivre. Mais s’il y a bien eu un événement où la Guadeloupéenne a surpris tout le monde, c’était en février 2000. À ce moment-là, la fameuse « Marie-Jo » sortait de la période la plus difficile de sa carrière. En 1997, un an après son extraordinaire doublé aux Jeux Olympiques d’Atlanta, elle subit une blessure. Puis, en 1998, elle tombe malade et s’éloigne des pistes pendant deux années entières, à l’abri des caméras.
En février 2000, Marie-José Pérec prend une décision inattendue. Elle quitte Los Angeles, où elle s’entraînait sous la direction du légendaire John Smith, pour se rendre à Rostock, en Allemagne. « Je ne savais même pas où se trouvait Rostock, » explique la championne française dans un documentaire réalisé par Canal+. « Je savais juste que c’était loin au nord, où il faisait très froid. Je me disais : ‘T’es folle, tu as un problème, tu ne devrais jamais faire ça.’ Mais une autre part de moi pensait : ‘C’est exactement ce qu’il faut faire.’ »
Pourquoi ce choix suscite-t-il tant de questions ? Parce qu’en Allemagne, Marie-José Pérec se rend pour retrouver Wolfgang Meier, l’ancien entraîneur et mari de Marita Koch, détentrice du record du monde du 400 mètres. Ce record de 1985 appartient à une période sombre de l’athlétisme, et Pérec elle-même avait toujours critiqué cette performance. « Ce record ne compte pas, » disait la Française au sujet des 47”60 de Marita Koch. « Pour moi, mon chrono est le meilleur de l’histoire. »
Pérec: « Je ne change pas d’avis sur le fait que je pense qu’ils étaient dopés »
En rejoignant Wolfgang Meier, Pérec sait qu’elle s’expose à une tempête médiatique. Elle appelle alors Jérôme Bureau, directeur de la rédaction de L’Equipe, pour lui demander : « Vous allez me descendre, tu penses ? » Mais Pérec assume ses choix et affirme qu’elle se soumettra à tous les tests antidopage afin que la fin de sa carrière ne soit pas ternie par des suspicions. Malheureusement, la suite est bien connue : bien qu’elle se qualifie pour les Jeux Olympiques de Sydney 2000, la Française s’enfuit quelques jours avant la compétition.
Vingt-quatre ans plus tard, Marie-José Pérec ne regrette rien et assume tous ses choix, y compris ses propos accusateurs à l’encontre de Marita Koch. « Je ne change pas d’avis sur le fait que je pense qu’ils étaient dopés, » déclare-t-elle dans le documentaire de Canal+. « Cependant, ce sont des gens qui ont une expertise en matière d’entraînement, et c’est ce que je suis allée chercher. »
Derrière le chrono de 47”60 de Marita Koch et le 47”99 de la Bulgare tout aussi controversée Jarmila Kratochvílová en 1983, Marie-José Pérec fut longtemps la troisième meilleure performeuse de l’histoire avec ses 48”25 réalisés en finale des Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Elle a depuis été dépassée par la Bahreinienne Salwa Eid Naser, qui a couru en 48”14 en 2019.