Traversant une période difficile, Iga Swiatek semble avoir perdu la recette du succès, accumulant neuf tournois sans parvenir à atteindre une finale. Pour celle qui, récemment encore, régnait sans partage sur le circuit WTA, il s’agit d’une situation inhabituelle.
Un parcours semé d’embûches
Elle a pris part à Wimbledon, aux Jeux Olympiques, à Cincinnati, à l’US Open, aux WTA Finals, à l’Australian Open, à Doha, à Dubaï, et à Indian Wells. Depuis sa dernière victoire à Roland-Garros l’année passée, Iga Swiatek n’a pas su accéder à la finale dans neuf compétitions successives. Bien que sa performance inclue cinq demi-finales, démontrant qu’elle reste une adversaire redoutable, son incapacité récente à surmonter les étapes finales des tournois majeurs laisse penser que les choses lui échappent. Au cours de ces neuf mois, elle a vu son classement chuter de 4320 points, soit l’équivalent de deux triomphes en Grand Chelem, ce qui est loin d’être anecdotique.
Devenue numéro 1 mondial en avril 2022 pour la première fois de sa carrière, sa plus longue série sans finale se limitait auparavant à quatre tournois, mais elle atteint désormais neuf. Même si certains pourraient nuancer en signalant que seule l’épreuve olympique s’est jouée sur terre battue, son terrain de prédilection, et qu’elle n’a participé à aucun tournoi mineur, Swiatek a suffisamment prouvé sa valeur sur surface dure pour considérer ces résultats préoccupants. Pas plus tard que l’an passé, elle avait triomphé à Indian Wells et à Doha.
La période sans finale coïncide avec sa suspension d’un mois, à l’automne dernier, après un contrôle positif à la trimétazidine. Cette situation s’est avérée complexe à gérer pour celle qui est actuellement numéro 2 mondiale et qui continue de proclamer son innocence. Elle a confié : « Il y a six mois à peine, je sentais que ma carrière ne tenait qu’à un fil, passant trois semaines à pleurer quotidiennement, sans avoir envie d’y retourner sur un court. La seconde moitié de l’année dernière a été extrêmement difficile pour moi. Après ce que j’ai traversé, je suis encore en train de digérer et d’accepter ces expériences ».
Ces dernières semaines, Swiatek semble manifester une nervosité et des comportements peu habituels chez elle. À ce sujet, elle a commenté : « Quand je suis très concentrée et que je ne montre pas beaucoup d’émotions, on me traite de robot. Maintenant que je montre mes sentiments ou que je lutte intérieurement, on me qualifie soudain d’immature ou d’hystérique ».
En lice à Miami, la joueuse polonaise attend probablement avec impatience le début de la saison sur terre battue, la surface où elle a jadis été sacrée. C’est là, sans doute, qu’elle espère pouvoir reprendre ses esprits. Dans le cas contraire, sa descente pourrait bien s’accentuer et s’avérer irréversible.