Sans son aide, les joueurs de tennis participant aux tournois challengers rencontreraient probablement bien des difficultés. Cécile Parent dirige le Players Desk et se transforme, pendant plus d’une semaine, en leur référente, leur conseillère, voire même leur « nounou ». Quelle est sa mission ? Elle veille à ce que les joueurs disposent d’un hébergement, de quoi manger, de l’équipement nécessaire, tout en leur permettant de se libérer de toutes les préoccupations logistiques. Son travail est crucial, bien qu’il soit souvent ignoré par le grand public.
Un rôle central dans les tournois
Cécile travaille depuis quasiment deux décennies au sein de la Fédération Tennis Wallonie-Bruxelles. En tant que directrice opérationnelle, elle gère l’organisation des événements, la communication, le sponsoring, en plus de son rôle de team manager pour les équipes de Coupe Davis et de Billie Jean King Cup. Cependant, lors des tournois challengers en Belgique, comme le BW Open prévu pour 2023 et 2024, elle est un incontournable point de contact pour les joueurs.
À leur arrivée, elle s’occupe des accréditations, des réservations des terrains pour l’entraînement, fournit les balles et serviettes, et prend même en charge le linge à laver. Elle répond également à toutes leurs questions avec un mélange de patience et d’efficacité.
Assumer la responsabilité du Players Desk lors d’un tournoi, c’est accepter des jours très chargés, allant de 7h du matin jusqu’à parfois 23h, souvent sans pause déjeuner et avec seulement un repas rapidement consommé derrière son bureau. « Dès 7h, on doit être sur place pour accueillir les premiers joueurs qui s’échauffent. Il faut une disponibilité constante, » explique-t-elle.
Le travail d’équipe est crucial, notamment avec les chauffeurs et les services hôteliers. Un joueur éliminé peut quitter le tournoi très rapidement, ce qui nécessite une mise à jour constante des informations concernant les départs et la disponibilité des chambres. « Il faut toujours savoir qui est encore là, qui a quitté l’hôtel, qui doit être re-logé, » ajoute-t-elle avec insistance.
L’organisation est un atout majeur, mais la gestion des terrains d’entraînement peut parfois se révéler complexe. Dès que le programme des matchs est publié, tous les joueurs souhaitent réserver un créneau. Avec des terrains limités, il est indispensable de faire des choix stratégiques.
« Justifier chaque attribution est essentiel », explique-t-elle. « Un joueur pourrait ne pas comprendre pourquoi un autre a occupé le terrain avant lui, et il faut avoir des règles claires et incontestables. Un joueur frustré peut être difficile à gérer. »
Avec son expérience, Cécile sait anticiper ces tensions et sait quand demander l’intervention du superviseur pour trancher certaines décisions complexes. Mais les imprévus ne concernent pas uniquement les terrains, il faut aussi gérer les demandes de dernière minute, les réclamations sur des hôtels complets, ou encore des problèmes de transport.
« Tant qu’il y a un dialogue, une solution peut toujours être trouvée, » assure-t-elle. Même si Cécile reste dans l’ombre pour le public, elle est bien connue des joueurs. En les voyant revenir année après année, des liens se forment naturellement.
« Certains sont plus discrets, ils viennent prendre leurs balles et repartent. D’autres aiment discuter, passent plusieurs fois, échangent quelques mots… La vie d’un joueur sur le circuit Challenger n’est pas toujours aisée, beaucoup voyagent seuls et changent de pays chaque semaine, » explique-t-elle.
Cécile devient souvent une figure rassurante pour eux dans cet environnement instable. Son rôle dépasse largement l’organisation et inclut aussi un soutien moral.
Son travail implique aussi de répondre à des demandes surprenantes. « Un joueur demandait sans cesse des tickets de cinéma lors d’un tournoi, c’était sa passion ! » raconte-t-elle en riant.
D’autres demandes sont plus sérieuses, comme des exigences sur la literie ou le changement d’un matelas jugé inconfortable. Pour Cécile, c’est intégré dans sa mission. « Nous sommes là pour ça, » affirme-t-elle simplement.
Le Players Desk est une des nombreuses pièces invisibles qui permettent le bon déroulement d’un tournoi de tennis. Le public ne voit que les arbitres, les ramasseurs de balles et les joueurs, mais une équipe entière œuvre en coulisses : les cordeurs de raquettes, les hôtes et hôtesses, la sécurité, et les équipes de restauration.
Malgré la fatigue et la pression, Cécile Parent retire une grande satisfaction de son travail. « Chaque jour est unique. J’adore cette dynamique, être sur le terrain, rencontrer des gens. C’est un vrai défi, et lorsque tout se passe bien, il y a un sentiment de fierté. »
Évidemment, des erreurs peuvent se produire, mais l’important est de les minimiser. Et lorsque les joueurs la remercient pour son aide, tout ce travail en coulisse prend tout son sens. « Quand ils disent avoir passé un bon tournoi et avoir été bien pris en charge, c’est une belle récompense, » conclut-elle.
Car au final, derrière chaque match, chaque point disputé, des personnes comme Cécile Parent veillent à ce que tout se déroule parfaitement.