Le numéro un mondial, Jannik Sinner, est prêt à revenir sur le court après une suspension de trois mois pour dopage, une affaire qui avait fait grand bruit. Et il ne mâche pas ses mots : pas question, selon lui, qu’il ait reçu un quelconque traitement de faveur de la part des autorités antidopage.
Sinner monte au filet
« On m’a souvent reproché d’avoir été traité différemment, mais c’est faux. Aucun joueur ne bénéficie de privilèges », a déclaré Sinner dans une interview à la Rai diffusée mardi soir. Le Maestro italien, qui prépare son retour pour le Masters 1000 de Rome (7-18 mai), raconte qu’il a dû affronter de nombreuses audiences. « Peut-être même ai-je eu droit à plus de contrôles que les autres », ajoute-t-il avec sa détermination habituelle.
Face aux critiques, Sinner joue son jeu impassible. « Je ne veux pas répondre à tout ça. Ils peuvent bien dire ce qu’ils veulent, ça leur appartient. Ce qui compte pour moi, c’est que je sais ce qui s’est réellement passé. C’était un passage difficile, et je ne le souhaite à personne. » Rappelons que Sinner a soulevé le trophée de l’Open d’Australie cette année.
En mars 2024, Sinner a été contrôlé positif au clostébol. L’Italien a expliqué qu’il s’agissait d’une contamination accidentelle due à un massage d’un membre de son entourage. Malgré un premier verdict de l’Agence pour l’intégrité du tennis (Itia) en sa faveur, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a contesté cette décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), exigeant une sanction plus sévère.
En février, un compromis a été trouvé : trois mois de suspension. Ce verdict a suscité des critiques de la part de plusieurs joueurs, anciens et actuels, ainsi que de sa compatriote, la championne olympique de natation Federica Pellegrini.
Sinner ne décolère pas : « Pour moi, si c’est une contamination comme dans mon cas, ou une ingestion involontaire sans gain de performance selon les médecins, ça change tout. Il y a un protocole à suivre. » Malgré tout, admet-il, accepter ces trois mois sans compétition n’a pas été simple. « Dans ma tête, je n’ai rien fait de mal », martèle-t-il.
Malgré ces remous, l’année 2024 de Sinner aura été exceptionnelle : huit titres décrochés, dont l’Open d’Australie, l’US Open et les Masters ATP. Pourtant, derrière les victoires, « je ne ressentais plus le plaisir que le sport doit apporter », confie-t-il. L’Italien a vécu « douze mois de galère », admettant que l’Open d’Australie fut un point bas, où l’envie de « tout laisser tomber » le hantait.
Dans les coulisses des tournois, le malaise était palpable. « Dans les vestiaires, dans les restaurants, le regard des autres avait changé », se souvient-il. « Je vivais le tennis à contrecœur », conclut Sinner, prêt à repartir à l’offensive.