ATP et WTA critiquées : Djokovic et 20 joueurs dénoncent corruption et abus

Une coalition composée de vingt joueurs de tennis et de l’Association des joueurs de tennis professionnels (PTPA), dont un des fondateurs est Novak Djokovic, a lancé une série de poursuites judiciaires contre plusieurs organes de gouvernance du tennis, y compris l’ATP et la WTA. Ces dernières sont accusées de maintenir un système moralement discutable, illégal et oppresseur. Le syndicat a fait part de cette initiative dans un communiqué mardi.

Accusations contre les instances du tennis

Les organisations visées incluent l’ATP et la WTA, responsables respectivement des circuits masculins et féminins, ainsi que la Fédération Internationale de Tennis (ITF) et l’Agence Internationale pour l’Intégrité du Tennis (ITIA). Parmi les joueurs soutenant cette action aux États-Unis figurent l’Australien Nick Kyrgios, ancien numéro 13 mondial, et l’Américain Reilly Opelka, actuellement classé 114ème mais ayant atteint le 17ème rang dans le passé. Le Français Corentin Moutet, occupant la 76ème position mondiale, s’est quant à lui aligné avec la démarche entreprise au Royaume-Uni.

Ahmad Nassar, directeur exécutif de la PTPA, a déclaré : « Les joueurs se retrouvent piégés dans un système injuste qui exploite leurs compétences, réduit leurs gains et compromet leur bien-être physique et mental. Nous avons tenté, sans succès, de négocier des réformes par le dialogue. »

Les plaignants critiquent entre autres un « calendrier épuisant« , qui voit les tournois s’enchaîner pendant onze mois chaque année, et ont dénoncé un « manque de considération pour les joueurs. » En outre, les joueurs subissent souvent des « tests antidopage imprévus en pleine nuit et des sessions d’interrogatoire » sans assistance juridique, indiquent les plaignants. Selon certains, l’ITIA a souvent fait preuve de clémence envers Jannik Sinner et Iga Swiatek dans les enquêtes de dopage, contrairement à la suspension de joueurs sur la base de preuves insignifiantes ou fabriquées. Ils accusent également les instances de gouvernance de « profiter économiquement des joueurs« , bien que les meilleurs d’entre eux engrangent des millions chaque année.

L’ATP, dans une réponse officielle publiée en fin d’après-midi, a accusé la PTPA de semer la « division » et de diffuser des « informations trompeuses« .

Elle a ajouté : « Depuis sa création en 2020, la PTPA peine à jouer un rôle notable dans l’univers du tennis et la décision d’engager des poursuites n’est pas totalement inattendue« .

« Nous rejetons catégoriquement les accusations portées par la PTPA […] et nous défendreons vigoureusement notre intégrité« , conclut l’ATP.

La WTA a exprimé son regret concernant cette offensive judiciaire du syndicat et a également promis de répondre de manière « vigoureuse« .

Ce litige risque de susciter de nombreux débats, alors que le tournoi de Miami s’approche et captera l’attention du monde sportif dans les jours à venir.