Décès d’Eddie Jordan, ex-propriétaire d’écurie, à 76 ans.

La Formule 1 perd l’une de ses figures emblématiques : Eddie Jordan
LONDRES – La communauté de la Formule 1 pleure la disparition d’Eddie Jordan, décédé jeudi à l’âge de 76 ans. Connu pour avoir donné sa chance à Michael Schumacher en F1, Jordan a marqué l’histoire en tant qu’ancien propriétaire d’écurie et homme d’affaires prospère. Sa disparition a suscité une vague d’hommages, soulignant sa nature à la fois brillante et charismatique.

Une figure légendaire du sport automobile

Andy Cowell, le dirigeant de l’écurie Aston Martin, qui s’inscrit dans la continuité de l’équipe de Jordan, a salué son héritage : « Eddie Jordan était l’un des géants du sport automobile. Un homme exceptionnel avec une grande humanité et un leadership charismatique, il a créé et propulsé son équipe en Formule 1 en 1991. Sa vision a été le fondement de nos succès ».

Stefano Domenicali, le patron actuel de la F1, a également rappelé l’énergie débordante de Jordan : « Son énergie inépuisable savait illuminer les visages tout en restant authentique et brillant ».

Un parcours exceptionnel et un homme de passions variées

Eddie Jordan, fils de Dublin, a contracté très jeune la passion des sports mécaniques, devenant champion de karting en Irlande en 1971. Bien qu’il ait brièvement considéré la prêtrise, il s’est finalement orienté vers la carrière de banquier avant de se consacrer à l’automobile. Il a choisi de quitter le poste de pilote pour créer sa propre écurie, baptisée de son nom.

Il a d’abord brillé en F3, soutenant de jeunes talents comme Martin Brundle et Johnny Herbert, avant de décrocher en 1991 une place en F1, la catégorie reine. Lors du Grand Prix de Belgique en fin de saison, Jordan a donné sa première chance à un jeune prodige de 22 ans, Michael Schumacher, qui deviendra plus tard septuple champion du monde.

Le sommet de la carrière de l’écurie Jordan fut atteint durant le Grand Prix de Belgique en 1998, quand Damon Hill et Ralf Schumacher, le frère de Michael, montèrent sur les deux premières marches du podium, signe d’un doublé historique pour l’équipe. Au début du siècle, malgré une victoire au Brésil en 2003 avec Giancarlo Fisichella, l’écurie a commencé à décliner, et fut finalement vendue en 2005. Après plusieurs changements de propriétaires et noms, l’écurie est aujourd’hui connue sous le nom d’Aston Martin et continue d’opérer depuis les anciens locaux de Jordan à Silverstone.

Une carrière et une vie aux multiples facettes

Jordan, reconnu pour son charisme et ses compétences, a poursuivi sa présence dans le paddock en tant que commentateur et analyste pour les chaînes télévisées. Mais la F1 n’était pas son unique passion : il possédait une partie du club de football Celtic Glasgow, élevait des chevaux de course, et était un fervent pratiquant de golf, cyclisme et voile.

En tant qu’homme d’affaires avisé, il avait bâti une fortune évaluée à 600 millions de dollars (552 millions d’euros) grâce à des investissements diversifiés dans le pétrole, l’immobilier, les jeux de hasard et les fonds spéculatifs. En décembre dernier, il avait révélé lutter contre un cancer de la prostate et de la vessie.

Né à Dublin le 30 mars 1948, Eddie Jordan laisse derrière lui une épouse et quatre enfants. Sa perte est profondément ressentie dans le monde du sport automobile et au-delà, laissant un héritage qui inspirera de futures générations.