Après une phase de reconstruction, l’équipe canadienne de ski acrobatique vise les sommets
Vers un tournant décisif
L’ère de la reconstruction est révolue pour l’équipe des bosses du Canada. Avec les Championnats du monde d’Engadine, en Suisse, à l’horizon, et les Jeux olympiques de Milan-Cortina un peu plus d’une année devant nous, Ski Acro Canada ne cache plus son ambition de briller sur les podiums, notamment lors de l’événement de la Coupe du monde à Saint-Côme ce week-end.
D’après Michel Hamelin, l’entraîneur-chef, créer une culture d’équipe prend du temps et des efforts. Il l’a souligné lors d’un point de presse au pied des pistes de Val-St-Côme, lieu d’entraînement de l’équipe. Le processus implique que les talents établis montrent le chemin aux nouveaux venus, ce qui peut prendre un certain temps – environ deux à trois ans pour transformer la mentalité d’une équipe.
Une équipe transformée
Hamelin admet que le parcours n’a pas été sans obstacles, notamment en raison de nombreux départs à la retraite et de la nécessité de s’adapter à une nouvelle routine. Mais aujourd’hui, la cohésion commence à porter ses fruits. Emmenés par le chef de file Mikaël Kingsbury, qui domine les classements en bosses, en duels, et au général, les athlètes canadiens performent brillamment. Ils sont quatre à figurer parmi les 19 meilleurs au classement général, incluant Julien Viel, Sam Cordell et Gabriel Dufresne. Du côté des femmes, Maia Schwinghammer, Laurianne Desmarais-Gilbert, Jessica Linton et Ashley Koehler se positionnent toutes dans le top 25.
Seul Kingsbury a l’expérience olympique au sein de ce groupe. Pour Michel Hamelin, ce manque de vétérans complique la transition, en contraste avec d’autres formations plus équilibrées entre anciens et nouveaux. Toutefois, Kingsbury, bien que souvent seul au sommet, continue à inspirer ses jeunes coéquipiers tant grâce à ses performances qu’à sa présence sur et hors des pistes.
L’épanouissement personnel de Kingsbury
Cette saison, Mikaël Kingsbury brille encore avec quatre victoires en six courses et une avance confortable sur son rival le plus proche, le Français Benjamin Cavet. Malgré un palmarès impressionnant comprenant 94 victoires et 134 podiums en Coupe du monde, Kingsbury conserve sa passion pour le sport. Cependant, l’arrivée de son fils Henrik lui fait parfois douter de ses choix, bien qu’il continue de trouver le plaisir et la motivation parmi ses coéquipiers et son entourage professionnel. Il ne ferme pas la porte à la perspective de continuer au-delà de la saison 2025-2026, malgré ses déclarations précédentes laissant entendre qu’il songeait à arrêter, comparant cette période à «La Dernière Danse» de Michael Jordan avec les Bulls.
Attentes et ambitions des athlètes
Si les ambitions de l’entraîneur sont limpides, les skieurs canadiens demeurent prudents sur leurs propres objectifs pour l’avenir proche. Aucune déclaration franche concernant leurs performances espérées ne fut faite lors de la conférence de presse précédente, bien que l’enjeu soit de taille : l’épreuve de Saint-Côme fait partie du processus de sélection olympique. Hamelin précise que trois épreuves et cinq courses ont été ciblées, dont celles de ce week-end. Les athlètes doivent décrocher deux podiums pour s’assurer une sélection rapide à travers la méthode A.
Maia Schwinghammer, une des principales compétitrices, envisage des résultats de choix, évoquant le podium comme un objectif logique, après une troisième place significative à Idre Fjäll. Les qualifications débuteront ce vendredi à 14h45, marquant le coup d’envoi des hostilités à Saint-Côme.